« Compte tenu des résultats disponibles actuellement, des retombées positives du programme et de l’évolution des valeurs sociales, le Commissaire est d’avis qu’il est préférable de maintenir le programme de procréation assistée au Québec », affirme [le Commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois] dans son rapport rendu public vendredi.
Il juge toutefois que « ce programme n’a pas été implanté avec l’encadrement nécessaire, ni les données pouvant soutenir cette prise de décision ». « Le statu quo n’est pas acceptable », soutient-il.
« On est assez catégorique : le programme dans les conditions actuelles n’est pas viable ni acceptable. Si on veut passer à une autre étape, il faut amener des améliorations », a affirmé Robert Salois en conférence de presse. – Tommy Chouinard, La Presse, 6 juin 2014
Dans une vie antérieure – il y a un an à peine! -, le transfuge caquiste et actuel ministre de la Santé, Obélix Barrette, qualifiait alors le régime instauré par son prédécesseur libéral Yves Bolduc de bar ouvert:
Le président des médecins spécialistes, le Dr Gaétan Barrette, considère que les traitements de procréation assistée devraient uniquement être couverts par le gouvernement s’ils servent à corriger des anomalies biologiques, ce qui exclurait du programme les femmes célibataires et les couples homosexuels qui n’ont pas de problème physique.
«Est-ce que le système public doit fournir une fécondation in vitro à un couple nouvellement constitué issu d’une femme ligaturée et d’un homme vasectomisé qui ont tous deux déjà eu un enfant et qui ont connu le plaisir d’être parents? Est-ce que, un cas plus extrême, mais qui existe, le public doit payer pour la maîtresse d’un homme marié?» – Dr Gaétan Barrette, conférence de presse du 22 mai 2013 (cité par Daphné Cameron, La Presse, 23 mai 2013
On se souviendra du tollé soulevé fin avril quand l’animateur Joël Legendre – ouvertement gay, avait rendu public cette manoeuvre qui lui permettra de devenir père, avec le soutien de deux femmes qui auront mis à la disposition de son couple qui des ovules, qui un utérus en location. Legendre avait plus tard fourni à ce sujet des explications qui ont pu désamorcer la crise – du moins, en partie.
En vertu d’un changement de règlement qu’il a réclamé au gouvernement péquiste, l’animateur Joël Legendre a pu avoir recours à une mère porteuse québécoise dont le traitement de fertilité a été remboursé par l’État, un précédent pour un couple d’hommes gais.
[…] «C’était la première fois que nous avions des demandes de couples homme-homme, mais il y en a eu cinq dans le même mois et d’autres par la suite.» – Dr François Bissonnette, Directeur médical de la clinique de fertilité privée Ovo
[…] Ayant demandé au ministère de la Santé qui devait payer l’intervention, le Dr Bissonnette raconte que la réponse est venue très rapidement. « On s’est fait répondre que c’est comme pour un couple femme-femme, que c’est couvert » et qu’il fallait utiliser la carte d’assurance maladie de la mère porteuse. – Louise Leduc, La Presse, 23 avril 2014
C’est à l’époque que j’avais préparé le photo-montage ci-dessus, avant de renoncer à publier le billet qu’il devait éventuellement coiffer.
Bien sûr qu’il faudra baliser la pratique du remboursement intégral. Ou alors, cesser d’en imputer les coûts au budget de la santé. Je ne crois pas que ce soit faire injure aux couples homosexuels que d’affirmer, en effet, que l’incapacité de deux hommes (ce pourrait être deux femmes!) à procréer à l’occasion de leurs jeux intimes n’a rien d’un problème d’ordre médical comme celui auquel la réforme Bolduc visait à s’attaquer. Pareillement, il ne s’agit pas de réparer ici les « erreurs de jeunesse » que constituent une ligature prématurée ou une vasectomie destinées à empêcher la procréation. Lire la suite