Jeff Fillion, le doc Mailloche et la saison de la chasse aux oreilles

Qu’est-ce qui fait donc hurler le Doc Mailloche? C’est les ptits puddings, c’est les p’tits puddings… Laura Secord? Nooooon, pas Laurrrra Secorrrrd! Une autre Laura. Laura Rien-Compris! 

Et non, la Mailloche n’a rien compris au mot « RES-PON-SA-BI-LI-SER » – qu’a utilisé Alexandre Taillefer à l’endroit de  Amazon.com. Nos aïeux étaient, pour la plupart, peu scolarisés; peut-être ignoraient-ils que le mot « RESPONSABILISER » est susceptible de plusieurs sens. Mais je m’attends d’un spychiâtre patenté qu’il en soit capable d’en identifier le sens en fonction du contexte.

La mailloche a lamentablement failli. J’y reviendrai.

Numéris et la chasse au ca$h

Se pourrait-il que le Fillion ait cherché sciemment à agiter le hochet « corporate welfare bums » et à créer un buzz autour de l’entrepreneur Alexandre Taillefer? Et ce, dans le cadre d’une manœuvre visant à faire  exploser les cotes d’écoute au moment où elles sont mesurées?

Autant, pour Bell Media/Énergie, le moment était-il mal choisi pour brasser ses dés et – par exemple – congédier SA vedette trash, autant le truculent Jeffie Jiffy Poubelle avait-il compris, de son côté, la corrélation qui existe entre l’épaisseur de son chèque de paye et le volume  de la marde qu’il peut brasser à cette période de l’année.

Du 29 février au 24 avril 2016, les têtes d’affiche sont scotchées  à leur micro. Prisonniers des cotes d’écoute. Pas de congés pour les gros noms; leur employeur les a séquestrés pour les huit semaines pendant lesquelles la maison Numeris (autrefois BBM) prend le pouls des auditeurs. La saison des cotes  d’écoute. La saison où les diffuseurs et tous ceux à qui un micro est confié vont partir à la chasse aux oreilles.

Chicoutimi: le ciel est bleu, le mensonge est rouge (là, là!)

Pauvre Là Là, dont le Très Haut n’a pas exaucé les  prières. Ibrahim avait fait l’offrande d’Isaac, son propre fieu, sa géniture, son sang; l’infâme Là Là, lui, a fait offrande de Francyne-avec-un-Ygreck, sa pouliche [1].

Pas sourd, le Yahweh, quand même!

Le hennissement du pur-sang arabe Samir, le piaffement des chevaux de trait Marc-Yvan Côté, Bruno Lortie et Nathalie Cuirette Normandeau autour de la mangeoire Libérale, les appels du sabot du chef de meute Charest, rien de cela n’a échappé au Seigneur des Élections.

Hamad, un (ex) ministre soluble dans les boues septiques…

 

Jean Charest s’est déplacé à Rivière-du-Loup pour y faire l’annonce, le 7 mai 2012, d’une subvention assortie d’une mise de fond par Investissement-Québec, alors dirigée par l’actuel ministre  Jacques Daoust.

Mais comment assurer le succès commercial du système de traitement des eaux usées pour résidences isolées mis au point par Premier Tech et intégrant une unité de déphosphatation DpEC pour laquelle elle confirme être en instance de brevet.

L’émission La Facture, diffusée le 1 décembre 2015 à Radio-Canada, apporte comme un semblant de début d’amorce de réponse à la question: à vue de nez, le gouvernement semble avoir défini un cadre réglementaire taillé sur mesure pour Premier Tech.

Quelqu’un a-t-il travaillé en coulisse pour favoriser Premier Tech?

Sam Hamad, les deux pieds dans la fosse à marde?

La rumeur court que l’un des ascenseurs de l’Assemblée Nationale relie directement le cabinet du Minisse Sam Hamard à une fosse  septique « designed, engineered and built by Premier Tech ». 

Fréquenter un ami qui est un récidiviste de l’agissement douteux ne rend pas cette personne coupable par association. Au sens de la loi, la simple amitié n’a rien de criminel. Mais dans la sphère politique, il y a ce qu’on appelle le jugement, le gros bon sens. Et lorsqu’il est question de Marc-Yvan Côté, on tombe dans les ligues majeures, comme on dit au baseball. L’homme est un champion du politiquement infréquentable.

Et le ministre Sam Hamad le savait très bien. – Alec Castonguay, L’Actualité, 1 février 2016

Les deux pieds dans l’Hamard…

Capitaine Couillard: grosse cagnote, p’tite jugeotte!

Malgré qu’il ait été mis en quarantaine pour cause de maladie politique honteuse, le Capitaine Couillard a maintenu les privilèges ministériels de Sam Hamad (prime salariale, limousine). Au nom de la présomption d’innocence.

Un congé de maladie ? Vraiment ? Avec un papier du médecin, en plus. Et pas n’importe quel médecin. Le premier ministre en personne. Si Sam Hamad doit vraiment s’absenter pour cette raison, disons les vraies affaires, il s’agit de la même maladie honteuse que celle qui ronge le PLQ depuis des années. – Vincent Marissal, La Presse +, 3 avril 2016

Y a-t-il un capitaine aux commandes de la barque Libérale? Heu… Ou peut-être dort-il au gaz?

Commission Charbonneau: la Guerre du Liquid Paper

Renaud Lachance avait la réputation d’un pur-sang. Racé. Distingué. Intelligent. Mordant. Pertinent. Efficace. Name it!!! Alors qu’il occupait le poste de Vérificateur-Général du Québec, rien ne paraissait lui échapper, ni personne être à l’abri de ses remontrances; le jour où la juge  Charbonneau a demandé qu’il siège à ses côtés à titre de commissaire-adjoint, le Québec entier avait salué la justesse de ce choix. Et l’éloge qu’elle avait fait de lui au moment de l’ouverture des travaux de la Commission n’aurait pu être plus dithyrambique.

La nomination de France Charbonneau à la tête de la Commission d’enquête avait elle-même été accueillie avec le même enthousiasme, notamment par tous ces juristes qui l’avaient connue à titre de procureure ou à titre de juge et qui voyaient en elle une icône de la probité et une Grande Dame du droit.

Et puis, à la fin des audiences publiques, Nathalie Normandeau s’amène à la barre et, Ô surprise, voilà que France Charbonneau  lui déroule le tapis rouge. Tapis rouge, dans le sens de ce tapis rouge sur lequel défilent les vedettes à l’occasion d’un festival de films ou d’une remise de prix. Mais surtout, ROUGE, comme dans LI-BÉ-RAL: Vous-en faites pas, Madâââme Normandeau. Ça va bien se passer…

Ce jour-là, la présence de Renaud Lachance sur le board des Commissaires m’avait paru bien rassurante, surtout que la procureure-chef de la Commission m’avait toujours semblé un peu faible, et un peu terne. Quand Renaud Lachance amorçait une série de questions, le témoin passait dans le tordeur. Le vrai pitbull de la Commission, c’était lui… Du moins, c’est l’image qu’il projetait.

Août 2015: Renaud brait

Non, ça n’est pas une pub pour le libraire Renaud-Bray. Surtout pas; je m’comprends! Braire, c’est plutôt le propre de l’âne. Le chat miaule, le chien aboie, l’âne brait. Renaud brait, comme dans Renaud [Lachance] écrit les pires âneries. Ayoye!

Le cabinet Ben Couillard; to be cut or not to be cut

Boule, ma boule, dis-moi qui est renégat qui se serait glissé sous la burqa de la magouille… Dis-moi, Boule, ma boule, dois-je tasser Sam Hamad, dont le nom est associé de trop près à celui de Roche? Paaaaarle! J’ai un Conseil des ministres à former, mouâ! – Papitibi, 17 avril, citant le Cheik Ben Philippe

Voilà. La boule a parlé.

Non, cette espèce de Pompadour haut perchée qui toise Hamadeus Hamad, ça n’est pas Julie Boulet. Parce que le personnage qu’elle jouait dans le film de Jean Charest a été coupé au montage par le nouveau « directeur », Philippe Flop.

Alors qu’au contraire, le patronyme de Hamadeus Hamad, lui, est associé à celui d’une Roche qui a coulé bien bas… Avant de refaire sa virginité dans le monde politique en 2003, notre bon Amadeus fut vice-président principal au groupe Roche. À la même époque, Mister Magouille lui-même – Marc-Yvan Côté, y assumait la vice-présidence au développement des affaires. Un titre dont on a compris depuis qu’il honore l’agent de liaison entre le monde sale des gningnégnieurs et le petit monde propret des politiciens…

Gilles Cloutier, tripatouilleux d’élections: « comment j’ai volé le référendum en ’95 »

Il aurait suffi, le 30 octobre cette année là, que 27145 Québécois de plus penchent du bon bord pour transformer une défaite en victoire référendaire , aussi mince soit-elle. Avec une majorité de deux voix, eut-il paru légitime de décréter l’indépendance du Québec? Moi, je ne le crois pas mais ça, c’est une autre histoire.

Ce qui m’importe, ici, c’est la candeur de ce traficoteux d’élection, Gilles Cloutier, capable de soudoyer les électeurs en leur livrant quelques vaches ou un téléviseur…

 «Je pouvais donner quatre vaches (…) deux télévisions», a-t-il confié. Certains pouvaient se faire paver leur route, d’autres recevaient des laveuses ou des sécheuses. –Mélanie Colleu, Journal de Montréal, 30 avril 2013

Aaaaah, le bon vieux temps!

Le référendum de 1995

Lors du référendum de 1995, Gilles Cloutier a coordonné les activités du camp du non pour la région Laurentides-Lanaudière, ce qui correspond, explique-t-il, à 35 circonscriptions.

Il soutient avoir alors dépensé des milliers de dollars, non déclarés, pour installer dans chaque circonscription des panneaux de publicité du camp du non.

« J’ai fait passer ça par une compagnie d’enseignes et je trouvais des amis qui étaient en affaires et le compte allait là. Fait que c’était eux autres qui payaient. Ceux qui étaient bien partisans du non, ils payaient les affiches et les installations », a-t-il expliqué, ajoutant que l’agent officiel du camp du non n’en a, bien sûr, rien su.

« Le feu prenait dans nos pancartes la nuit. Il fallait les remettre. C’était une grosse bataille, c’était serré. On s’est battu jour et nuit. » – Radio-Canada, 30 avril 2013

Les 35 circonscriptions de la région Laurentides-Lanaudière étaient – et sont encore – en période de croissance démographique accélérée et plusieurs d’entre elles comptent parmi les plus peuplées. Rien à voir  avec les Iles-de-la-Madeleine… Cette région regroupe donc un peu plus de 30% de la population totale du Québec, ce qui aura sans doute largement suffi à faire basculer le vote de suffisamment d’électeurs pour voler littéralement le référendum aux forces du OUI. Le camp du NON l’avait emporté par 2362648 voix contre 2308360. Des 4,67 millions de voix exprimées dans l’ensemble du Québec, plus de 1,4M proviennent de cette région dont notre prestidigitateur électoral était responsable pour le camp du NON.

Faire basculer 28000 voix du OUI vers le NON, ça ne représente après tout qu’un dérisoire électeur sur 500. C’est bien peu, et c’est surtout bien peu pour de si larges sommes dépensées illégalement en toute impunité. Et surtout si on prend en compte les marges de tricherie de 40% auxquelles ce bon monsieur Cloutier reconnaît lui-même devant la Commission Charbonneau s’être habitué.

Efficace, le  procédé Cloutier? Le bonhomme dit avoir organisé une soixantaine d’élections clé en mains alors qu’il occupait la fonction de vice-président au développement des affaires (!) pour les entreprises de génie-conseil Roche (1995-2006) et Dessau (2006-2009); son taux de réussite est supérieur à 90%, affirme-t-il…