La NHL de Gary Bettman est encore une fois la risée du monde du sport.
Alors que son meilleur argument de vente, Sydney Crosby, est hors du jeu depuis des mois, en raison d’une commotion cérébrale dont les conséquences étaient loin d’être évidentes au départ, voilà que le Comité de discipline passe l’éponge sur l’agression armée dont a été victime Max Paccioretty.
Agression armée? Oui, dans le sens ou cette armoire a glace s’est servi d’un poteau que le hasard du jeu avait placé à quelques cas de la tête de son adversaire pour finir la job et geler Pacioretty.
Le Comité de discipline a fait preuve d’un rare amateurisme en faisant fi d’un principe de droit reconnu: audi alteram partem… Celui à qui revenait la responsabilité de prononcer la sanction, le cas échéant, n’a considéré que les seules version et explication de l’agresseur, sans même chercher à obtenir la version de la victime ou d’un représentant du Canadien de Montréal.
L’eut-il fait qu’il aurait alors pu prendre en considération le fait que depuis deux matches, Chara cherchait Pacioretty pour lui faire payer cette petite poussée sans conséquence que lui fit Pacioretty lors de l’avant-dernier match entre les deux mêmes formations au Centre Bell, à Montréal; Pacioretty venait de déjouer le cerbère des Brins et d’assurer ainsi la victoire de ses équipiers, avec lesquels il était allé célébrer après avoir poussé Chara.
Le geste de Pacioretty était peut-être inélégant, et peut-être témoignait-il d’une certaine arrogance à l’égard de Zdeno Chara, l’un des meilleurs défenseurs dans la NHL. Soit. Encore que je n’en sois pas vraiment convaincu. Le fait est, toutefois, que cette poussée n’avait rien de très agressif, ni rien de très agressant; la seule blessure qu’elle avait provoquée, c’était une blessure à l’amour-propre du vétéran Zdeno face à une verte recrue que son grand art n’avait pas réussi à neutraliser.
Le grand Zdinosaure a vite fait de contrer cet argument du geste de pure vengeance. Et de un, affirme-t-il, je suis vraiment désolé (snif! snif! Mon cul, ouais…) et je n’avais aucune intention de le blesser. Et de deux, je ne savais même pas que c’était Pacioretty, ce p’tit criss qui m’avait humilié et que je cherchais depuis, pour l’en faire payer le prix…
S’ils avaient entendu la version de la victime ou des représentants du Club auquel il appartient, les bonzes de la NHL auraient sans doute appris – ce qu’ils ont soigneusement feint d’ignorer – cette rivalité intense qui existe entre ces deux organisations depuis – à tout le moins – l’incident Hal Laycoe/Maurice Richard. Les plus vieux, sinon leurs parents, se souviendront de l’émeute qui éclata au Forum de Montréal, le 17 mars 1955, quand celui à qui la foule faisait reproche de la très longue suspension de son idole, Maurice Richard avait osé mettre les pieds dans l’enceinte du vieux Forum, comme pour y défier la foule hostile.
Une vieille rivalité, tu dis?
Bref, le sous-préfet de discipline de la NHL a fait fi des convenances, a refusé d’entendre le doigt accusateur (!), et il a rendu une décision de pied de céleri, digne de cette NHL dont la direction se complait dans la médiocrité.
Une décision si gauche que le droit devra maintenant s’en mêler…
Misère! Lire la suite