C’est l’bout d’la marde: feu Hugo Chavez était un fervent catholique. Un mangeux d’ballustre, comme on dit dans les chaumières. Un saint homme, selon tous les critères de l’ostentatoire. Surtout qu’il pratiquait la charité chrétienne à grande échelle, lui qui à travers SA société d’État et sa filiale CITGO avait offert des millions de litres d’huile à chauffage à rabais à des démunis Yankee. Bien sûr, charité bien ordonnée commence par soi-même; El Commandante pouvait ainsi moucher son vieil ami W Bush et en même temps améliorer une image mise à mal par les médias mainstream.
Arrrgh! Hugo Chavez, cheval de Troie des valeurs judéo-chrétiennes lancées à l’assaut de ses amis Kadhafi, Al Assad, Ahmadinejad et autres démons venus tout droit du royaume d’Hadès!
Pourtant, des voix discordantes se font entendre.
Personne, absolument personne, ne devrait être surpris d’apprendre que Québec Solidaire est très affecté par le décès du kamarade Chavez. Voici un court extrait d’un texte publié sur leur site web…
« La mort d’Hugo Chavez plonge dans le deuil tous ceux qui dans la gauche politique œuvrent pour réduire les inégalités et pour une transformation écologique de nos sociétés. bla bla bla bla… »
Chavez, le Venezuela et « la transformation écologique de nos sociétés » ! No shit ! Ce n’est pas comme si le Venezuela était une pétro-économie (avec des sables bitumineux) dans le sens le plus pur du terme…
C’est donc à regret que je me dois d’informer mes kamarades solidaires que pour produire 1000$ de PIB, le Canada dégage 0,456 tonne de CO2. Pour la même production, le Venezuela dégage 0,926 tonne de CO2. Donc, à production égale, le Canada émet 2 fois moins de gaz à effet de serre que le paradis socialiste d’Hugo Chavez.
[…] Je ne suis pas kremlinologue, mais aux dernières nouvelles le CO2 et les hydrocarbures socialistes avaient les mêmes propriétés que le CO2 et les hydrocarbures capitalistes… – David Gagnon, 7 mars 2013
Je n’ai pas vérifié les sources citées par le kamarade tatagoniste; je suis même plutôt de son avis. Du moins, en matière de réchauffisme écolo-lolo; c’est vrai que la distribution des hydrocarbures socialistes au bon peuple vénézuélien, au prix où il lui était cédé, ça ne fait pas très écolo. C’est vrai que le niveau d’entretien des installations de la Petróleos de Venezuela est loin de constituer un exemple de gestion responsable de l’environnement, aussi bien au Vénézuela qu’à raffinerie CITGO de Corpus Christi, au Texas!
Let’s get serious: l’éloge funèbre qu’a publié Québec Solidaire me paraît empreint d’un certain angélisme. Oui, le bonhomme a assuré une meilleure répartition de la richesse et aplani certaines inégalités sociales. Mais non, il n’a pas su résister à la tentation du népotisme. Ni à la tentation du pouvoir absolu. Ni fait disparaître la corruption, dont je crois plutôt qu’il en a tiré profit. Mais bon, ça, c’est mon opinion. Mais c’est aussi mon opinion que, à tout prendre et malgré toutes les imperfections du régime Chavez, c’eut été pire si le Vénézuela avait été dirigé depuis Washington ou avec pour seul souci le bien-être des actionnaires d’une transnationale toute-puissante.
Et puis, comme l’exprimait Québec Solidaire sur son site, nous pouvons bien sûr avoir des réserves sur certains excès de l’immense personnage qui ne laissait personne indifférent, être perplexe ou critique devant certaines alliances en matière de politique étrangère.
C’est là un trop pâle euphémisme!