La communauté juive du Québec serait donc profondément troublée par l’indifférence des Québécois devant les propos antisémites qu’aurait tenus l’animateur et polémiste Gilles Proulx sur les ondes de Radio-X le 8 août, en écho à sa chronique publiée le même jour dans le Journal de Montréal?
Hé bé…
Le B’nai Brith n’a pas réagi; du moins n’a-t-il émis aucun communiqué de presse. David Ouellette, lui, a réagi. Le 9 août, il a réagi surson blogue. Le 12 août il a signé le communiqué de presse émis par le Centre consultatif des relations juives et israéliennes, dont il est le porte-parole attitré. Le 12 août encore, il a réagi (en anglais) au nom du Centre for Israel and Jewish Affairs – la raison sociale du même organisme en langue anglaise: Jewish community disappointed by indifference to antisemtism in Quebec media: Press Release / La communauté juive du Québec déçue et troublée par l’indifférence aux propos antisémites:
Et le 13 août, bêêêêê,,, Le National Post, sans même s’en rendre compte, donne bêêêêêtement raison à Gilles Proulx, en se faisant bêêêêêtement l’écho de David Ouellette et en passant sous silence le silence troublant d’un organisme comme le B’nai Brith ou des ténors de la communauté juive du Québec. Bêêêêê… Finalement, le Post ne vient-il pas de démontrer par a+b qu’il suffit que « la communauté juive » émette un communiqué pour qu’on y fasse automatiquement écho?
Ouellette a publié sur son blogue un court extrait sonore de ce qui paraît être le discours antisémite de Gilles Proulx sur les ondes de Radio X. Voici ce que ça donne: Lire la suite
Bien installé sur mes genoux, Moustache-le-chat frémit; je soupçonne qu’il a fait un cauchemar, comme ça lui arrive parfois, mais non. Il se lève, et il vient me ronronner quelque chose à l’oreille. Quelque chose qui n’est pas bête pantoute, quand on y pense…
T’as entendu parler de Mitt Romney pis de Newt Gingrich, vieil homme?
Eille! Niaise-moi pas, le chat! Ton arrière-grand-mère était pas encore née que je suivais déjà leur brillante carrière!
Bon… Alors tu sais pourquoi Romney s’est fait planter en Caroline, ce soir?
Oui, Moustache, je sais. Il a pas très bien performé dans les récents débats entre candidats, il a l’air un peu fou avec ses réponses évasives sur la production de ses rapports d’impôts, et le gros Newt, lui, il s’en est bien tiré en affirmant tout de go que ce qui compte vraiment pour les citoyens, c’est pas qu’il ait trompé ses trois épouses une après l’autre, mais qu’il soit un bon chrétien et qu’il soit capable de redresser l’économie…
Pis, l’homme, tu parles pas de Bain Capital?
Bain Capital? Gingrich en a-tu parlé ces derniers jours? Lire la suite
En voix off, à la toute fin: « Ça a l’air vraiment vrai, mais vous vous doutiez que ça ne l’était pas, n’est-ce pas? C’est pourquoi il est bon de réfléchir à ce qu’on voit à la télé. Et de poser des questions, comme vous venez de le faire. »
La couleuvre des familles – un remake signé « le tatagoniste« :
La redistribution de la richesse représente le « St-Graal » de la gauche et des indignes présents sur Wall Street. Un idéal incontournable pour avoir la « sacro-sainte » justice sociale et ainsi créer un « paradis » des travailleurs…
Par conséquent, on serait en droit de s’attendre à ce que les masses laborieuses immigrent en masse dans les États qui redistribuent le plus la fortune des riches aux plus pauvres, un phénomène qui devrait être particulièrement accentué en période de récession…
Mais on observe exactement l’inverse ! Quand on demande aux gens de voter avec leurs pieds, le mode de scrutin le plus significatif, ceux-ci préfèrent aller vivre dans les États qui redistribuent le moins !
Comment peut-on expliquer ce paradoxe ? Pour redistribuer la richesse, il faut taxer. Plus on taxe, plus l’activité économique est ralentie. Parce que l’activité économique est ralentie, les emplois sont plus rares. Parce que les emplois sont plus rares, il y a plus de pauvres. Parce qu’il y a plus de pauvres, il faut redistribuer la richesse… Le seul moyen de briser ce cercle vicieux c’est d’aller vivre ailleurs ! Le meilleur programme social pour enrayer la pauvreté… une job !
Ça a l’air vraiment vrai, mais vous vous doutiez que ça ne l’était pas, n’est-ce pas? C’est pourquoi il est bon de réfléchir à ce qu’on peut lire sur un blogue libertarien. Et de remettre en question ce qui avait pourtant l’air si simple…
Je n’avais pas l’intention de revenir là-dessus, mais j’y ai été invité par nul autre que Nouille Gingrich, l’homme de la Republican Revolution. On croyait que le citron avait largement dépassé sa date de péremption mais il s’est invité dans le bol à salade de la course à l’investiture républicaine pour 2012.
J’ai hâte de voir comment La Page à Papi va spinner ça. – NouilleGingrich 2012, 15 novembre 2011
Les habitués de la page Tatagonisss.net n’ont pas besoin de moi pour lancer un spin en mode broil. Qu’on en juge par ce commentaire signé Aloysius:
On ne comprend rien à ce qui se passe aux États-Unis si on ne tient pas compte d’un aspect dont les libertariens n’aiment pas parler: l’ethnie. Ce sont surtout des blancs qui quittent la Californie et des noirs qui quittent les états du nord pour des raisons bien différentes. Steve Sailer a magnifiquement résumé l’ironie de la situation: les états progressistes chassent les pauvres par gentrification, alors que les états conservateurs attirent une population plus pauvre (noirs et hispaniques) qui ne votent pas républicain […] les gens pensent aussi à leur sécurité et préfèrent généralement vivre entourés de gens qui leur ressemblent.
En d’autres mots – sous prétexte d’assurer leur sécurité, les WASPs préfèrent s’éloigner de ces paresseux de Nègres et des Hispano-bandidos… Quoi de plus normal, n’est-ce pas?
La manière tatagoniste de se tirer dans le pied
Toujours féru de statistiques, le Tatagonisss lance des tas de chiffres, confirmés par le bureau de la statistique des États-Unis: pour l’année 2009, a-t-il conclu, les 10 États les plus socialistes en termes de programmes sociaux et de redistribution de la richesse collective accusent, globalement, un solde migratoire négatif de 286 769 habitants. Par contre, ajoute-t-il, pour la même année, les 10 États les plus pingres, en termes de redistribution de la richesse collective et de programmes sociaux, ont atteint – globalement – un solde migratoire positif de 276 137 citoyens.
Les États qui méritent ces propos dithyrambiques sont l’Alabama, l’Arizona, l’Arkansas, la Caroline du Sud, la Floride, l’Idaho, l’Indiana, l’Oklahoma, le Tennessee et le Texas. À l’exception de l’Idaho et de l’Indiana, tous ces États sont situés dans la partie Sud des USA, ce que le Tatagoniste ne semble pas avoir remarqué.
Les États que David Gagnon qualifie de cancres, ce sont l’Alaska, la Californie, le Connecticut, Hawaï, le Massachussetts, le Minnesota, New-York, le New-Jersey, la Pennsylvanie et le Rhode Island; tous situés dans la partie Nord des USA, à l’exception de la Californie et d’Hawaï – caractéristique passée sous silence par Gagnon.
Le Bureau de la Statistique – le US Census Bureau, apporte des éléments que Gagnon a préféré passer sous silence. Pourquoi ce silence? Dieu seul le sait, et le yâb libââârtarien s’en doute sans doute!
Ce tableau inclut l’immigration depuis un pays étranger; il y a donc lieu d’ajuster comme suit les chiffres de l’émigration interne: 87% à l’intérieur de l’État (dont 69% à l’intérieur du comté) et 13% vers un autre État.
Que 87% de tous ceux qui choisissent de déménager choisissent de demeurer dans le même environnement fiscal, voilà qui est sans doute significatif. Voilà qui affaiblit par ailleurs la thèse du Tatagonisss.
Mais il y a plus. Au sein du groupe des États qui redistribuent moins de richesses collectives, deux États – l’Idaho et l’Indiana – vont à contre-courant et affichent un solde migratoire négatif. Et au sein du groupe des 10 États les plus socialisants, quatre – le Massachusetts, le Minnesota, la Pennsylvanie et le Rhode Island – affichent un solde migratoire positif. Au final, six des vingt États répertoriés par le Tata connaissent un flux migratoire qui tend à contredire la thèse ne notre futur Nobel en économie!
Ce n’est pas tout. Einstein Gagnon aura évité de parler des motifs réels de ces déplacements vers un nouveau lieu de résidence. S’il avait été le moindrement honnête, il aurait pu rechercher, dans le texte, toutes les occurences du mot « reasons ». Il en aurait trouvé 40. Parmi lesquelles:
The most cited reasons for moving in 2009 were housing-related (47.1 percent), followed by family-related (26.5 percent), employment-related (17.0 percent), and other (9.4 percent).
Within these major categories, most moved because they “wanted a new or better home/apartment” (14.9 percent), for “other family reason” (11.4 percent), for a “new job or job transfer” (8.2 percent), or “other reasons” (4.5 percent).
Et j’ajoute ce détail fort pertinent: The percentages of movers who gave housing-related reasons and moved 200 to 499 miles or 500 or more miles were not statistically different.
Ce n’est pas encore terminé: puisque le roi des Tatas invoque un prétendu ralentissement économique au soutien de son argumentaire, peut-être aurait-il été bien avisé de Lire la suite