AJOUT 12 décembre 2012: Guy Turcotte est presque « flambant libre », dans le sens où on pourrait dire « presque flambant nue » d’une danseuse de poteau qui porte pour seul vêtement un string transparent profondément enfoncé entre les deux fesses.
Ça va jaser dans les chaumières: sur décision unanime des commissaires, Guy Turcotte devra, entre autres, revenir devant la Commission d’examen des troubles mentaux à tous les ans, poursuivre sa psychothérapie, éviter tout contact avec son ex-conjointe et «garder la paix». – Le Devoir, 12 décembre 2012
Autrement dit, il pourrait ouvrir une garderie, si je comprends bien!
Aye Aye Aye!
Légalement, et compte tenu du témoignage des psys devant la Commission d’examen des troubles mentaux, la Loi obligeait les Commissaires à rendre une telle décision… même s’il représente encore un certain risque.
Mais si vous voulez mon avis, non, Turcotte ne va pas récidiver.
Maintenant, de retour au billet original, que j’avais mis en ligne le 7 juillet 2011
Je salue le courage de ces 11 jurés qui, après plusieurs jours de délibération et d’échanges probablement acrimonieux, ont rendu un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux, à l’égard du cardiologue Guy Turcotte.
Verdict à la suite duquel le réputé criminaliste Jean-Claude Hébert a eu ces mots, que je reproduis de mémoire: le jury a eu l’intelligence de distinguer entre l’horreur et l’imputabilité du geste.
Les membres du jury ont vu et entendu la preuve. Toute la preuve? NON; je fais ici allusion à cette correspondance échangée 5 mois après le fait, entre Guy Turcotte et Isabelle Gaston, échange qu’il n’était pas pertinent de montrer aux jurés. J’y reviendrai plus loin.
Et après avoir vu les pièces (exhibits, en anglais) et entendu moult témoins, dont plusieurs experts de l’âme humaine et de ses dérèglements, ces 7 femmes et ces 4 hommes en sont arrivés à la conclusion que Me Pierre Poupart, l’avocat de Turcotte, avait réussi à renverser la présomption qui veut que nous sommes tous sains d’esprit, à moins d’une preuve contraire. Bref, les onze jurés ont rendu le seul verdict qui était compatible avec leur évaluation de la preuve: Guy Turcotte, malgré qu’il soit instruit et tenu pour intelligent et cartésien, était, temporairement du moins, incapable de juger de la nature et de la qualité de ses gestes, et incapable de distinguer le bien du mal.
Je rends également hommage à ce plaideur remarquable qu’est Me Poupart, qui a su faire triompher une thèse audacieuse, qui allait à l’encontre du gros bon sens: Guy Turcotte a admis avoir poignardé ses deux enfants sans défense. Guy Turcotte était déjà coupable, avant même que le procès ne débute; et il demeure coupable aux yeux du public.
On trouvera ICI un compte-rendu de la plaidoirie de Me Poupart, tel que rédigé par un étudiant en droit qui a suivi l’affaire. Cette lecture permettra de mieux comprendre les enjeux auxquels devaient faire face les jurés.
La perception du public
Je reproduis ici le commentaire d’un certain Alain, glané sur le blogue de Me Julie Couture; il me paraît refléter l’opinion d’une bonne partie de l’opinion publique:
La presomption d innocence est un element tres important de notre systeme de justice mais turcotte a reconnu avoir tue ses enfants… Quel genre de message est la societe est suppose avoir avec ce jugement? C est correct pour n importe quel homme d aller tuer ses enfants a coup de quarante coups de couteau parce que son ego ne lui a pas permis d accepeter que sa femme l’ait laisse?!
On peut également entendre les commentaires de Claude Poirier, au FM 98,5, le 5 juillet, vers 15h10. Sur la foi des commentaires qu’il a reçus, Poirier, que sa renommée a transformé en poubelle à états d’âme; confirmait la réaction indignée et empreints de colère d’un public aux yeux duquel ce verdict de non culpabilité demeure totalement incompréhensible.
J’ai moi-même entendu que notre justice est bin pourrite et que les crisses de juges sont déconnectés. À ceux-là, je rappelle que ce sont des citoyens ordinaires qui ont rendu ce verdict.
On l’a échappé belle, par ailleurs: le roi des démagogues, le Grand Richard Martineau lui-même, a fermé son blogue pour des vacances bien méritées... juste avant que le verdict ne soit rendu. Cela nous aura évité les inepties habituelles de sa trâlée de commentateurs gaga. Reste toutefois Mario Dumont, cet ex-chef de parti pas tout à fait assez futé pour comprendre ce dont il discutait à l’Assemblée Nationale; ce 7 juillet, à V Télé, il insistait encore pour l’imposition d’une peine minimum. Tabarnak de crétin, y en a pas de peine, sacraman, quand l’accusé n’est pas trouvé coupable.
En somme, ce que souhaite Dumont, c’est que l’accusé soit condamné sans procès. Plus simple que ça, bin… tu faês simple!
La correspondance soustraite à l’attention du jury Lire la suite