C’est vrai. Heu… La Lysiane poursuivait:
On ne verrait plus ça aujourd’hui, des familles brisées. Aujourd’hui, les Mohawks ont appris: c’est toute la famille qu’ils expulsent, Mohawk ou pas Mohawk…
70 couples mixtes formés d’un Indien et d’un non-Indien sont sous le coup de menaces d’expulsion. «You marry out, you’re out» «Si tu épouses quelqu’un de l’extérieur, tu t’en vas», entend-on à Kahnawake. […]
En 2010, des lettres d’éviction avaient été envoyées à 26 conjoints blancs de Mohawks de Kahnawake, dont certaines personnes âgées résidant là depuis très longtemps. «Moins de dix personnes étaient parties, à ce moment-là», dit Michael Delisle, grand chef de Kahnawake.– Louise Leduc, La Presse, 15 août 2014
Crise identitaire ou incitation à la haine?
Cette Mohawk, Cheryl Diabo, vit en couple avec un Blanc depuis cinq ans. Un matin de la semaine dernière, elle a trouvé ce mot de bienvenue accroché à son quart à vidanges. Myiow – ça se prononce Maillot avec-le-T-muet, c’est le patronyme de son papa…

Ouep! Vivre avec un Blanc! Ouache!
Tout ce tapage a débuté quand un membre du corps enseignant de l’école locale, Krissy Goodleaf, et son conjoint des 15 dernières années, un non-autochtone, ont entrepris la construction d’une résidence au coeur même de la communauté, à proximité de l’église pentecôtiste. Sous la pression des opposants, le couple a mis son projet de construction sur la glace, mais des résidents pressent au contraire le Conseil de bande d’appuyer le couple dans son projet. – Geoffrey Vendeville, The Gazette, 15 août 2014 [ma traduction]
Selon le Conseil de bande, une entente aurait été conclue pour que cesse la construction, de rapporter Louise Leduc dans La Presse, édition du 15 août. Pas sûr que les opposants et le p’tit couple disposaient du même pouvoir de négociation mais bon, appelons ça une entente. Puisqu’ils insistent …
On ne parle plus ici d’auto-défense identitaire. On parle d’incitation à la haine et au mépris de cette bitch qui a osé se donner à un Blanc. Period!

– Louis Bernard, lettre ouverte, Le Devoir, 9 février 2010
Louis Bernard n’est pas n’importe qui. Outre le fait qu’il s’était porté candidat à la succession de Bernard Landry à la tête du PQ, il aura été chef de cabinet du Premier Ministre René Lévesque et pendant longtemps , il eut la réputation d’être l’éminence du Parti. Son rôle y est plus effacé… en principe; à tort ou à raison, je vois la signature de Louis Bernard apparaître en filigrane dans le projet de Charte des valeurs de Bernard Drainville…
Pire, M. Bernard estime que ces expulsions sont «un geste de défense identitaire tout à fait analogue à la loi 101»! Est-il en train de nous dire que la loi 101 était d’inspiration raciste? – Lysiane Gagnon, La Presse, 11 février 2010
Rima Elkouri se demandait pour sa part comment peut-on formuler une vision aussi obtuse de l’identité que ce portrait qu’en dressait Louis Bernard.
Car contrairement à ce que dit Louis Bernard, la décision du conseil mohawk n’a rien à voir avec celle du Québec, tout à fait légitime, d’adopter la Charte de la langue française. C’est une décision fondée sur l’idée que le sang est plus important que la culture et que l’identité est innée et non acquise. Bref, c’est n’importe quoi. – Rima Elkouri, La Presse, 13 février 2013
C’est le gouvernement fédéral qui pousse le nationalisme identitaire mohawk à son paroxysme, suggère Elkouri:
Dans son film [ndlr: Club Native], qui lui a valu un prix Gemini en 2009, la cinéaste [Tracey Deer, elle-même Mohawk] montre très bien l’absurdité des critères de pureté sanguine, hérités de la loi sur les Indiens, qui permettent d’accéder (ou pas) au «club autochtone».
[…] Aussi inhumaine et raciste soit-elle, la décision du conseil de Kahnawake est d’une certaine façon logique, dans la mesure où les Mohawks agissent ici en conformité avec le principe même qui les gouverne. La Loi sur les Indiens a instauré un système d’apartheid administratif et symbolique qui, rappelle-t-on dans le film Club Native, aurait même inspiré le régime d’apartheid sud-africain.
What’s next?
Qu’est ce qu’on doit faire avec ces racistes misogynes?
Si j’étions moi-même fumeur, je cesserions d’acheter ces clopes faites d’un mélange de tabac et de poil-de-cul. Mais je pouvions pas, à cause que j’étions point fumeur… Si j’étions au moins un gambleur-à-pitons ou un bluffeur, je pourrions m’éloigner des casinos des Warriors, mais j’étions même pas un casinoteur. À vrai dire, des défauts pis des vices, je laissions-ça aux autres.
Alors que faire? Les Mwoks forment une nation et les Warriors y règnent en souverains? Eh bin, qu’on leur fasse l’honneur de postes-frontières et d’un beau mur, calqué sur le modèle israélien. Ugh!
J’ai vérifié, et le documentaire « Club Native » n’est pas disponible parmi les milliers de titres disponibles pour visionnement à domicile sur le site de l’Office National du Film. Dommage. Mais le trailer, lui, est disponible [ICI].
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[1] neuf candidats s’étaient portés candidats à la succession de Bernard Landry; André Boisclair l’avait emporté avec une bonne majorité sur Pauline Marois, et Louis Bernard avait recueilli environ 5% des voix, au 4e rang.