
La Coalition avenir Québec a dévoilé lundi un plan pour resserrer les conditions d’admission des immigrants, qui devraient maîtriser le français et comprendre les valeurs québécoises afin de demeurer sur le territoire.
[…] Trois ans après leur arrivée, les travailleurs qualifiés devraient ainsi répondre à ces exigences de manière satisfaisante en plus de prouver leurs efforts d’intégration du marché du travail, a expliqué le chef caquiste en conférence de presse. – Alexandre Robillard, La Presse Canadienne, 16 mars 2015
Renvoyer les zimportés dans leur pays s’ils n’ont pas assez de trois ans pour apprendre à rouler une bonne tourquiére ou de mijoter un bon steak-blé d’inde-patates conforme à la recette de môman Paré? Pis au bout de trois ans, si ces zétranges-là sont pas encore capables de parler comme nous-z-autres sans accent, là là, on leur met un timbre dans le front, on les met dans la boite à malle pis on les shippe back drette yousqu’y sontaient venus de, avec leurs parlure pis leurs coutumes barbares? Yessss! Ceuzes-là, on a pas besoin de ça par icitte, là là!
En point de presse, M. Legault a indiqué qu’un père de famille qui, par exemple, ne démontre pas une maîtrise du français après trois ans de vie au Québec n’aurait pas son certificat de sélection au Québec, et ce, même si les autres membres de sa famille ont réussi ce test. – Ici.Radio-Canada, 16 mars 2015
Bon, là, par contre, on a un problème! On garde la fro [1] pis ses flos et on exporte le bonhomme en Alberta ou au Sri-Lanka?
Le test de connaissance des valeurs québécouèses
Bonne idée qu’ils ont eue, les Caqueteux, d’exiger des zémigrés qu’au bout de trois ans ils aient assimilé notre culture et nos valeurs! Quand ça nous arrive de l’aut’ bord, cette engeance-là, ça prie le cul en l’air pis ça refuse de goûter à nos oreilles de crisse sous prétexte que du cochon c’est d’la viande pas propre.
Pis même si la plupart d’eux z’autres se pognent le beigne au lieu d’aller travailler, notre poudigne-chômeur pis les pets de soeur de Soeur Angèle, c’est pas assez bon pour c’té maudites races-là. Bin non. C’te monde-là, ça mange des crisses de baklavas, là là!
C’est dur, des fois, de v’nir à boutte de touttes les préjugés de c’té races-là! Faque là, là là, on les r’tourne back.
Deux ou trois p’tites questions pour le Bloc Legault…
«Supposons que le Québec décide d’expulser un résident temporaire qui ne passerait pas le test du chef de la CAQ, a déclaré le député Maka Kotto dans un communiqué. Comment s’y prendrait-il, étant donné que c’est le Canada qui donne le visa? En matière d’immigration, le Québec est responsable de la sélection des candidats, et le Canada, de leur admission.» – Alexandre Robillard, La Presse Canadienne, 16 mars 2015
C’est simple! On déclare l’indépendance, on érige un mur étanche destiné à fermer nos frontières aux indésirables – comme au Texas! – et ceux qui avaient réussi à s’infiltrer, on les sort à coups de pied dans le Q! D’autres questions, Monsieur Kotto?
Heu, oui… la mise en oeuvre de cette proposition ne suppose-t-elle pas que le Québec déclare d’abord son indépendance? Et la CAQ, c’était pas censé être un parti fédéraliste, ça? Heu…
Et il y a autre chose: suffira-t-il au candidat à la Québécitude qu’il soit informé des valeurs dites québécoises, ou devra-t-il y adhérer pleinement? Auquel cas, de quoi le catalogue des valeurs québécoises sera-t-il constitué? Et comment mesurera-t-on l’adhésion à nos belles valeurs?
Peut-on être un vrai Québécois et snober la musique de Paul Daraiche, Klo Pelgag ou Kanaille? L’adhésion à la québécitude interdit-elle les repas chez Burger King? Faire son marché chez Loblaw’s, c’est konforme à la kashrout de la kébécitude?
La CAQ, siège sôôcial de la Kébécitude?
Option Nationale n’est plus une option que de nom. C’est mort. Presque enterré.
Québec Solidaire n’a jamais joué la carte identitaire; ça n’est pas au pays des EUX et des NOUS que rêvent les Solidaires, mais au pays inclusif.
L’homme aura de nouveau foulé le sol de la lune avant que le Parti Libéral n’accepte de prendre position sur la question des valeurs.
Au PQ, c’est un pas en avant, deux pas vers la droite, un pas en arrière. Cinq candidats à la chefferie, cinq visions distinctes. Que dis-je? Six visions distinctes, puisque chez Péladeau, c’est à la fois une chose et son contraire…
Alors il reste la CAQ. Bientôt, peut-être, le PH. Comme dans Parti Hérouxville…
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[1] fro, comme dans la déformation du terme foreigner – l’ancienne appellation des mineurs importés de Pologne ou d’Ukraine par la Noranda (référence: les fros, Richard Desjardins)