Excellente, cette édition spéciale de 24 heures en 60 minutes, ce mercredi 12 octobre, à RDI.
Ce que j’en ai retenu plus particulièrement? Une intervention de la neuropsychologue Maryse Lassonde, intervention qui a sans doute passé inaperçue auprès de ces 99% de la population qui demeurent insensibles à la question du développement des lobes frontaux du cerveau chez l’adolescent.
Qui est Maryse Lassonde?
Depuis 1997, elle est la neuropsychologue attitrée des Canadiens de Montréal. Son travail auprès de ces joueurs l’a amenée à s’intéresser aux impacts des commotions cérébrales sur le cerveau des sportifs.
[…] Et dans la littérature scientifique, il y a plusieurs cas de joueurs multi-commotionnés qui ont commis un suicide. Et lorsqu’on fait l’autopsie des cerveaux de ces joueurs, on se rend compte qu’ils présentent beaucoup d’anomalies et qu’ils sont très semblables à ce qu’on voit dans un stade avancé de la maladie d’Alzheimer. Donc, dans bien des cas, les commotions entraînent aussi la dépression.» – source: Télé-Québec, 7 octobre 2010
2010? Oui… ce constat avait été émis avant le décès de ces trois anciens enforcers de la NHL qui se sont suicidés en l’espace de quelques mois, au cours de l’été 2011. Madame Lassonde appartient à l’élite mondiale des chercheurs et théoriciens en matière de commotions cérébrales.
Et qu’a dit Maryse Lassonde, à l’occasion de cette émission spéciale de 24 heures en 60 minutes?
Madame Lassonde participait alors, en tant que personne-ressource, à un panel de quelques dizaines de personnes: des joueurs autrefois commotionnés, des instructeurs, des parents, des éducateurs, le président de Hockey-Québec, le président de la LHJMQ, des agents de joueurs professionnels, etc. La vaste majorité des intervenants disait souhaiter une interdiction totale des contacts violents et des bagarres dans le hockey mineur et, pour certains, dans la NHL et les autres ligues professionnelles.
En gros, madame Lassonde invoque, à l’appui de cette interdiction souhaitée dans les ligues non professionnelles, le lent développement des lobes frontaux du cerveau, qui n’atteignent leur pleine maturité qu’à 23 ou 24 ans chez la plupart des individus. Avant cet âge, les neurologues enseignent que le développement incomplet des lobes frontaux du cerveau est un obstacle majeur au processus de prise de décision éclairée.
Ici, je complète l’opinion formulée par la neuropsychologue Lassonde au moyen de données scientifiques dont j’ai déjà publié la référence sur ce blogue. Ce que dit spécifiquement madame Lassonde, c’est qu’il vaudrait mieux interdire carrément la mise en échec, puisque le joueur de moins de 23 ou 24 ans n’est pas capable de prendre lui-même une décision éclairée: peut-il, doit-il et avec quelle vigueur appliquera-t-il la mise en échec, le cas échéant? Ça fait partie du processus de raisonnement complexe que le cerveau n’est pas ENCORE en mesure de réaliser à cet âge. Lire la suite