Mathieu Giroux a entrepris en 2005 un Ph.D. en pharmacologie qu’il peine à terminer. Un cancre? Non. Tout juste un athlète top-niveau. World Class. Un médaillé d’or aux Jeux de Vancouver, en poursuite par équipe.
Sept ans plus tard, Mathieu Giroux est inscrit en troisième année, et s’il ne parvenait pas à compléter la quatrième et dernière année de son cursus académique avant 2015, alors il devra renoncer. Ou recommencer à zéro.
Sur le plan académique, Giroux est donc acculé au mur. S’il ne veut pas perdre 7 ans d’efforts, il va devoir mettre les bouchées doubles et c’est la décision qu’il a prise. Recommencer à zéro, il y a déjà été contraint une fois, et, confirmait-il au journaliste du Globe and Mail, on ne l’y reprendra plus.
Le problème, c’est que Speed Skating Canada exige de Mathieu Giroux qu’il s’entraîne à Calgary. Or malgré tous ses gratte-ciel et l’opulence qui y règne, Calgary n’offre aucun programme universitaire en pharmacie! Il y en a bien un à Edmonton, mais Edmonton est à 300 km de Calgary. Trois heures de route, pour un athlète-étudiant dont le programme d’entraînement accapare déjà trop d’heures, c’est impensable.
Ironiquement, nous apprend Sean Gordon, du Globe and Mail, la copine de Mathieu Giroux vit à Calgary, où il prévoyait s’installer pour l’été 2013, comme il l’avait fait l’été dernier.
Giroux, l’athlète, a donc été banni du programme, s’est vu retirer son brevet d’athlète et l’allocation mensuelle de 1500$ qui l’accompagne. On lui retire au surplus l’accès aux médecins et thérapeutes de l’équipe, on l’oblige à se rendre à ses frais aux épreuves de qualification (les qualifs seront tenues en mars à Calgary) et, comble de la mesquinerie, son nom disparaît même du site internet de Speed Skating Canada, ce qui a fait bondir Sean Gordon:
He’s also been scrubbed from the team listings on Speed Skating Canada’s website, a move viewed as a needless indignity by his supporters in the skating community. “Actually, that’s how I found out I wasn’t on the team any more,” Giroux noted dryly.
Et puis, il y a eu les Ponce Pilate:
Le ministre d’État responsable des sports, Bal Gosal, refuse d’annuler la décision de Patinage de vitesse Canada – Joël-Denis Bellavance, La Presse, 12 décembre 2012
Le gouvernement a pour politique de ne pas s’ingérer, clame-t-il. Mais c’est en refusant de s’ingérer que ce ministre s’est enfargé dans ses patins. Lire la suite