Ce blogue célèbre son troisième anniversaire; né sous l’inspiration d’une décision judiciaire fraîchement pressée – l’affaire Corriveau – qui s’articulait autour des limites nécessaires à la liberté sauvage d’expression, il a d’abord offert à ses quelques lecteurs de l’époque un survol un peu technique du rôle de la taupe et de l’intérêt de protéger les droits des whistleblowers, avec Si j’étais Daniel Leblanc. Avant d’aller plus loin, je dois confesser que si la citation de George Orwell est authentique, sa traduction particulièrement créative suggère que Orwell avait vu le soldat Bradley Manning dans sa boule de cristal…
Avec le procès de ce dernier, on revient d’ailleurs au rôle essentiel de la taupe et aux droits du whistleblower.
Quand bien même il aurait été condamné à croupir dans la moiteur de sa geôle jusqu’à ce qu’il en meure dans 100 ou dans 1000 ans, Bradley Manning n’en demeurera pas moins un héros. Surtout depuis que la Cour l’a acquitté de l’accusation la plus lourde, celle d’avoir trahi au profit de l’ennemi.
Quel qu’en soit l’auteur, un crime de guerre demeure un crime de guerre. Le camp auquel on appartient ne saurait en altérer la définition. En toute objectivité. Mais en zone de guerre, l’objectivité se terre – proverbe austro-birman.
Dans l’Allemagne nazie, quiconque aurait osé dénoncer ou simplement cherché à freiner le massacre des Juifs et des Roms n’aurait-il pas été jugé (ou exécuté?) pour haute trahison des intérêts supérieurs de la Nation aryenne? Pourtant et à juste titre, Israël a fait de ces renégats ses héros… Lire la suite