
Les images de cette bavure – captées par une caméra de surveillance du CÉGEP de Trois-Rivières – avaient fait le tour du monde… À 1:10, on voit Alexis Vadeboncoeur étendu au sol, les bras en croix; à 1:20, les policiers le frappent à coups de pied au visage; l’agression a duré une trentaine de secondes.
Les agents Marc-André St-Amant, 23 ans, Barbara Provencher, 39 ans, Kaven Deslauriers, 31 ans, et Dominic Pronovost, 42 ans, avaient d’abord été suspendus avec solde le 8 février dernier.
Le 8 mai, des accusations de nature criminelle ont été déposées contre les quatre policiers:
Parmi les accusations, on retrouve pour chacun des chefs de voies de fait armées, voies de fait causant des lésions corporelles, utilisation d’une arme à feu de manière négligente, tentative d’entrave en cachant l’existence d’une vidéo, avoir fait des faux documents, contrefaçon de documents et entrave à la justice en fabricant des faux rapports.
Entrave à la justice? Contrefaçon de documents? Rapports trafiqués? On ne parle pas ici d’une simple négligence ou de gestes isolés; on parle de culture policière. On parle ici d’actes concertés. On parle ici d’omerta – comme chez les mafieux d’en face. On parle ici d’une organisation syndicale gangrenée.
Ce 3 juillet, deux des quatre policiers impliqués dans l’arrestation musclée d’Alexis Vadeboncoeur en février dernier, Marc-André Saint-Amand et Kaven Deslauriers, sont congédiés.
La Fédération des policiers-policières municipaux du Québec dénonce la décision du conseil municipal de Trois-Rivières de congédier deux policiers.
Le président de la Fédération des policiers-policières municipaux du Québec Denis Côté affirme que le conseil municipal aurait dû respecter la présomption d’innocence des policiers. – Radio-Canada, 3 juillet 2013
Je sens que je vas brailler devant tant de cruauté et d’incompréhension de la part des autorités municipales.
«Je vis une grande déception aujourd’hui. Et je pense que c’est pareil pour mes collègues de l’exécutif de notre syndicat. Il y a beaucoup d’incompréhension face à ce geste que la Ville vient de poser et face au message que ça envoie. Quelle est la raison d’agir aussi rapidement? On n’a même pas eu le temps de faire toutes les représentations qu’on aurait souhaité faire. On leur proposait d’attendre un peu, mais c’est peine perdue», déplore le président de l’APPTR, Louis Lesage. – Martin Francoeur, Le Nouvelliste, 3 juillet 2013

Cette sanction ultime ne concerne pour l’instant que les agents Saint-Amant et Deslauriers, respectivement policier temporaire et policier auxiliaire. Leurs collègues Barbara Provencher et Dominic Pronovost, qui sont des policiers permanents réguliers du service de la sécurité publique, se sont prévalus d’une disposition de la convention collective qui leur permet de repousser leur audition, dans le cadre de l’enquête disciplinaire interne, après la fin des procédures judiciaires en cours.
Les policiers Provencher et Pronovost demeurent suspendus sans solde jusqu’à la fin de l’enquête disciplinaire, qui reste en suspens pendant l’audition de la cause au criminel, tel que prévu à la convention collective des policiers. – Martin Francoeur, Le Nouvelliste, 3 juillet 2013
Une petite question pour Patibulaire Lesage: avant de varger su’l gars qui s’avait étendu en croix dans la neige, les agents de la « paix » l’ont-ils appliquée, eux, la présomption d’innocence? Lire la suite