Nicolas Marceau appartient à une espèce menacée, le péquiste non-aligné. De son nom scientifique, le pequistus nonalignatutus. Mais pour les tits-n’enfants, c’est le Marceaupilami.
‘Vous me connaissez, moi, j’aime ça quand les choses sont claires’, avait-il lancé la veille.
Puis, le lendemain, il a dit les choses avec une clarté toute personnelle: Bien que je demeure fermement indépendantiste, je tends les babines au Canada et lui offre une dernière chance de faire au Québec un big bizou bien juteux. Houba? Houbaaaaa!
Nous croyons que le prochain chef du Parti québécois doit écarter l’approche du référendum classique, mais miser plutôt sur une consultation populaire qui prendrait acte du désir de changement des citoyens. – Ici.Radio-Canada, 30 mai 2016
Pour sortir la question nationale de l’impasse, les Québécois doivent choisir entre l’indépendance et une offre de fédéralisme renouvelé, suggère le député péquiste Nicolas Marceau. – Simon Boivin, Le Soleil, 30 mai 2016Lire la suite
On retourne-back au débat que se livraient les chefs de partis sur les ondes de LCN-TVA-TVA Sports le 27 mars dernier.
Le chef de la CAQ a frappé sur le clou de la bureaucratie. Il a reproché au chef du PLQ de ne pas avoir donné suite à la promesse électorale de faire disparaître les agences de santé.
Le libéral a mis en doute qu’il y a nécessité de couper. Plusieurs de ces fonctionnaires donnent des services directs à la population, a-t-il répondu.
C’est sur la foi de sa critique du programme de la CAQ que les électeurs ont voté Couillard plutôt que Legault. Une fois au pouvoir, Couillard n’a plus qu’à mettre en oeuvre le programme de Legault, et voilà, le tour est joué et la fraude électorale, consommée.
Jean Charest s’y était essayé en arrivant au pouvoir en 2003. Ça s’appelait la réingénierie, un concept fumeux de sous-traitance emprunté au secteur privé. […] Même s’il n’en a guère parlé en campagne électorale et même si l’exercice ressemble étrangement au « saccage » que la Coalition avenir Québec, selon ses dires, promettait.
C’est un grand classique. Le parti nouvellement élu découvre un trou dans les finances publiques qui le pousse à revoir ses plans et à imposer des coupes imprévues. Un trou que des experts indépendants, après avoir épluché les données financières du gouvernement, ont commodément révélé au lendemain de l’élection. – Robert Dutrisac, Le Devoir, 26 avril 2014
Diantre! Qu’est-il advenu d’Élyse Marquis? C’est Chose-Truc, là, wèyons, wèyons… il a-tu fait disparaître ma mémoire itou? Je l’ai, l’ai. Luc Langevin. C’est lui, le coupable…
La p’tite Marie, elle remplace pas Élyse Marquis. C’était la plusse mini des mini-chefs, âgés de 10 à 14 ans, qui sont venus prêter main forte aux cinq candidats pour leur challenge du 25 août.
Prêter main forte, que je m’disais? Aie, vous voulez-tu rire? Ils sont là, au pire pour foutre le bordel et au mieux pour encombrer!
Eb bin non, justement. Quel beau rayon de soleil dans la cuisine des Chefs. Et en même temps, quelle belle démonstration de calme et de savoir-faire chez ces apprenti-marmitons. Lire la suite
Il m’arrive de me commettre dans les médias étrangers – comme le WaPo, par exemple. Ou encore de me glisser dans leur cage et de chatouiller les gorilles qu’héberge le National Post.
La Charte-à-Drainville a provoqué chez nos voisins quelques haut-le-coeur; même que parfois, le vent a rapporté de l’ouest et même du sud quelques relents de vomitoire. Faut dire, à la décharge des éditorrieux de Washington ou de New-York que là-bas, ils ne lisent pas le Québécois; ce qu’ils savent – ou croient savoir de nous, ils le tiennent de ce qu’ils ont lu dans les médias de Toronto.
Et tout le monde sait, de Vaudreuil-Dorion à Blanc-Sablon, combien ils nous chérissent, ces Rest-of-Canadians. C’en est vraiment touchant…
Non, le Post ne leur sert pas des bananes au déjeuner. M’enfin, pas le fruit. Juste la pelure, et ils sont fort nombreux à pogner une débarque su’à p’lure…
À commencer par u certain Second Class, le 5 octobre, à 0h10:
it was a french speaking Quebec nationalist who disguised himself as a Canadian nationalist named Pierre Trudeau who imposed « bilingualism » (frenchification) on all English speaking institutions. […] Quebec nationalist Trudeau imposed « bilingualism » (frenchification) but not in Quebec. Trudeau, Parizeu, Levesque, Bourassa, they were all the same.
Ouep! Trudeau et Lévesque, même nationalisme, même combat! Surtout, que personne ne s’étouffe, là, là… Lire la suite
Il aurait suffi, le 30 octobre cette année là, que 27145 Québécois de plus penchent du bon bord pour transformer une défaite en victoire référendaire , aussi mince soit-elle. Avec une majorité de deux voix, eut-il paru légitime de décréter l’indépendance du Québec? Moi, je ne le crois pas mais ça, c’est une autre histoire.
Ce qui m’importe, ici, c’est la candeur de ce traficoteux d’élection, Gilles Cloutier, capable de soudoyer les électeurs en leur livrant quelques vaches ou un téléviseur…
«Je pouvais donner quatre vaches (…) deux télévisions», a-t-il confié. Certains pouvaient se faire paver leur route, d’autres recevaient des laveuses ou des sécheuses. –Mélanie Colleu, Journal de Montréal, 30 avril 2013
Aaaaah, le bon vieux temps!
Le référendum de 1995
Lors du référendum de 1995, Gilles Cloutier a coordonné les activités du camp du non pour la région Laurentides-Lanaudière, ce qui correspond, explique-t-il, à 35 circonscriptions.
Il soutient avoir alors dépensé des milliers de dollars, non déclarés, pour installer dans chaque circonscription des panneaux de publicité du camp du non.
« J’ai fait passer ça par une compagnie d’enseignes et je trouvais des amis qui étaient en affaires et le compte allait là. Fait que c’était eux autres qui payaient. Ceux qui étaient bien partisans du non, ils payaient les affiches et les installations », a-t-il expliqué, ajoutant que l’agent officiel du camp du non n’en a, bien sûr, rien su.
« Le feu prenait dans nos pancartes la nuit. Il fallait les remettre. C’était une grosse bataille, c’était serré. On s’est battu jour et nuit. » – Radio-Canada, 30 avril 2013
Les 35 circonscriptions de la région Laurentides-Lanaudière étaient – et sont encore – en période de croissance démographique accélérée et plusieurs d’entre elles comptent parmi les plus peuplées. Rien à voir avec les Iles-de-la-Madeleine… Cette région regroupe donc un peu plus de 30% de la population totale du Québec, ce qui aura sans doute largement suffi à faire basculer le vote de suffisamment d’électeurs pour voler littéralement le référendum aux forces du OUI. Le camp du NON l’avait emporté par 2362648 voix contre 2308360. Des 4,67 millions de voix exprimées dans l’ensemble du Québec, plus de 1,4M proviennent de cette région dont notre prestidigitateur électoral était responsable pour le camp du NON.
Faire basculer 28000 voix du OUI vers le NON, ça ne représente après tout qu’un dérisoire électeur sur 500. C’est bien peu, et c’est surtout bien peu pour de si larges sommes dépensées illégalement en toute impunité. Et surtout si on prend en compte les marges de tricherie de 40% auxquelles ce bon monsieur Cloutier reconnaît lui-même devant la Commission Charbonneau s’être habitué.
Efficace, le procédé Cloutier? Le bonhomme dit avoir organisé une soixantaine d’élections clé en mains alors qu’il occupait la fonction de vice-président au développement des affaires (!) pour les entreprises de génie-conseil Roche (1995-2006) et Dessau (2006-2009); son taux de réussite est supérieur à 90%, affirme-t-il… Lire la suite
Le 7 septembre 1959, je me trouvais à la résidence secondaire d’Oncle L. près de Chertsey, avec une demi-douzaine de cousins et cousines. Les vacances étaient terminées, le lendemain marquait le retour à l’école. Qu’à cela ne tienne; comme à chaque année, nous allions tous nous retrouver à Noël, puis à Pâques, puis de nouveau l’été suivant.
L. J. avait fait la guerre de 14 (il était de Lyon, sauf erreur) et embroché des tas de Boches; c’était un conteur hors pair, et peut-être m^peme avait-il largement enjolivé ses récits (dont nous ne nous lassions pas!) mais il ne nous avait jamais raconté comment il avait pu amasser une fortune aussi colossale.
Un premier indice, auquel je n’avais pas porté attention, à l’époque. Quand la TSF – la radio, dans sa langue à lui – annonça la mort du grand petit monsieur Duplessis à Shefferville, oncle L. s’écria: « Mais c’est la catastrophe! »
Le hasard a voulu que son successeur, Paul Sauvé, décède à son tour le 2 janvier, alors que nous étions de nouveau tous réunis chez Oncle L.
L. appartenait à cette catégorie d’entrepreneurs à qui la chance souriait souvent et généreusement: aujourd’hui, je sais que le sourire de la chance avait été un peu forcé par des tractations secrètes, que les adultes des années ’50 gardaient pour elles. Même quand la veuve d’oncle L. m’avait présenté deux anciens ministres de Duplessis (dont Jos Bégin) sous un parasol planté sur la Beach de Miami, des années plus tard, je n’avais pas allumé. Ou plutôt, je refusais d’allumer. C’est que nous l’aimions beaucoup, oncle L; qu’il ait été un intime de ministres patronneux, je préférais sans doute glisser ça sous le tapis.
C’est donc la générosité du député de Trois-Rivières envers l’un de ses fidèles supporteurs qui m’aura permis de faire du ski, de monter à cheval et de jouer au golf sur l’immense domaine qu’oncle Lucien avait pu aménager pour le seul plaisir de ses neveux et nièces! J’oubliais: oncle L. est décédé en 62 alors qu’il portait un toast à la « victoire » prochaine de l’Union Nationale sur Jean Lesage et ses socialistes de Libéraux.
Je n’affirme pas ici que Duplessis lui-même a tiré un avantage pécuniaire de cet échange de bons procédés; il était pauvre comme Job. Mais la pérennité d’un régime, ça se paye.
Duplessis donne à sa province – disait la publicité de L’Union Nationale. Hum… il aurait sans doute pu donner davantage à sa province s’il n’avait pas donné le minerai à l’Iron Ore. Et peut-être même son gouvernement aurait-il alors distribuer davantage de réfrigérateurs à son bon peuple, sans égard à leur allégeance?
Ça, c’est MON Duplessis [1].
Le Duplessis de Jean-Loque Proulx:
Ralph Klein est l’une des personnalités politiques provinciales canadiennes qui auront le plus marquées leur province et le pays en entier, lors des deux dernières décennies!!! On ne peut guère le comparer qu’à Maurice Duplessis, pour trouver un premier ministre québécois qui lui arrive, à la cheville!!!Lire la suite
Le sourire de Smiling Jack s’est éteint à 4h45 ce 22 août.
Avec lui disparaît l’un des politiciens les plus attachants et les plus charismatiques qui soient nés au Québec. Je souffre d’une forme traitable de cancer de la prostate, avait-il annoncé. Il avait su rassurer. Et rassurer, notamment, l’électorat, au point, On l’avait cru en rémission, et puis, soudain, il y a quelques semaines, apparaît un Jack Layton émacié
A man is not what he thinks he is, but what he thinks, he is! – citation tirée du texte de présentation de Jack Layton dans son album de finissants, en 1967
Tout est dans la virgule finale. Autant dire que le futur maire de Québec ne saisira pas…
Arrière petit-neveu d’un Père de la Confédération, William Steeves, petit-fils d’un député duplessiste (Gilbert Layton), fils d’un ministre de Brian Mulroney (Robert Layton), l’homme était-il de gauche? Je sais, certains de mes amis en doutent. Je n’en doute pas. Mais s’il était de gauche, Jack n’appartenait pas à la gauche radicale. Une gauche, disons, plus pragmatique, capable de compromis, aussi bien avec le gouvernement de Paul Martin qu’avec celui de Stephen Harper.
Ces compromis – que d’aucuns qualifieront plutôt de honteuse compromission – auront ravivé les doutes. Non, ça n’était pas de la compromission; Layton a, tout simplement, su monnayer sa force électorale et obtenir de partis plus à droite qu’ils mettent en vigueur une partie de son propre programme.
Qu’importent donc les doutes: Jack Layton aura transformé le NPD, et il en aura élargi la base électorale – surtout au Québec. – au point où
Moi qui ai grandi à Montréal, j’ai toujours associé le patronyme « Layton » à mon premier système de son… acheté sur la Sainte-Catherine Ouest, chez Layton Audio. Tiens, le voilà, cet adagio, en version Maurice André. À la trompette. Comme celle qui avait bercé mes 20 ans…
Sitôt installé, mon nouveau joujou m’a enfoncé au fond des oreilles l’adagio d’Albinoni. Et c’est l’adagio qui me trotte dans la tête, ce matin où la tristesse est de mise.
= = = = =
Jack Layton ne part pas complètement.
Lui survit une trâlée de nouveaux députés, dont la la plupart ont été attirés en politique par le sourire foudroyant de Jack Layton. Et quelques autres, sans doute, parce qu’ils y ont vu l’occasion de mettre un p’tit kek chose de pas très engageant à leur CV. Surprise! Les voilà élus. Et engagés…
Lui survivent également Olivia Chow, sa conjointe, et ses enfants, Sarah et Mike; ce dernier siège, comme l’avait fait son père, au Conseil municipal de Toronto. Et une petite-fille.
Lui survit, surtout, le NPD, à qui il aura insufflé une bonne dose de fierté.