Dewouore, les immigrants illégaux!
Pour diminuer le nombre d’entrées illégales au pays, le gouvernement du Canada exige que les résidents permanents présentent dorénavant une carte de résident permanent.
Une nouvelle pub des Conservateurs, pour faire peur au monde ordinaire? Vous l’avez pas pantoute…
C’est plutôt une manière subtile de refouler les immigrants illégaux sous prétexte de bannir les seules anacoluthes. A-NA-CO-LUTHES
Anaquoi? Bin oui, c’était l’un des jurons du Capitaine Haddock. Le terme existe, et désigne, je vous le donne en mille, une erreur dans la construction d’une phrase!
Cet exemple est tiré du portail linguistique du gouvernement du Canada. Ah bin coudonc…
Exemple 2
- Pour diminuer le nombre d’entrées illégales au Canada, les résidents permanents doivent maintenant présenter une carte de résident permanent.
Problème
Le sujet sous-entendu de diminuer n’est pas résidents permanents. C’est plutôt le gouvernement du Canada qui veut diminuer le nombre d’entrées illégales au pays.
Solution: Il faut plutôt écrire :
- Pour diminuer le nombre d’entrées illégales au pays, le gouvernement du Canada exige que les résidents permanent…
Cet exemple n’est pas anodin. Tout comme n’était pas anodin – seuls les plus âgés s’en souviendront et les autres n’en croiront pas leurs yeux – le fait que, encore dans les années ’50, nous apprenions à compter, au Québec, en additionnant les dizaines de chapelet ou en soustrayant les Je vous salue Marie.
- Cinq dizaines de chapelet moins deux dizaines, ça fait combien de dizaines, ça, les petits amis?
- Trois dizaines, Soeur Sainte-Cunégonde-du-Très-Saint-Nom-de-Jésus, répondaient les enfants en choeur… à l’exception de ces deux morons qui répondaient autre chose et qui, en guise de punition, recevaient un coup de trique!
Nous enfoncer ainsi la religion dans le crâne soius prétexte d’enseignement de l’arithmétique [1], c’était là une forme de violence de l’Église, maîtresse de l’État, ou de l’État, au service d’UNE Église.
Sic transit gloria mundi. Cette époque est révolue… Enfin, pas tout à fait, puisque sous prétexte d’une guerre aux anacoluthes illégales, on nous enseigne que les immigrants illégaux ne sont pas les bienvenus au Canada.
Comme par hasard, c’est là un thème très cher aux Conservateurs, soucieux d’emprisonner les réfugiés Tamouls et de les retourner dans leur contrée d’origine… même s’ils devaient y être persécutés ou massacrés.
Que voulez-vous? Des anacoluthes, on n’a pas besoin d’ça! – Jean Chreton, politicien à la retraite
Reste que, à mes yeux, cet exemple fait preuve d’une forme de violence d’État.
La violence, grande et petite
Au moment même où Josée Verner prenait l’engagement d’interdire de séjour Bertrand Cantat – une annonce sans doute un tantinet électoraliste qui se voulait le reflet d’un large consensus au Québec – l’avocat Louis Lapointe publiait le 7 avril sur l’infâme Vigile.net un billet intitulé Le véritable spectacle de la violence. Lire la suite