Au commencement était la poésie, et le Verbe s’est fait chanson. Aaaafreuse, cette voix qui, dès 1961, abîmait sans ménagement le souvenir de ce pauvre innu Monoloy. Jack, qu’il s’appellait. C’est cet été-là, je crois, que j’ai rencontré le poète chez un cousin moins-que-germain, de St-Fabien-sur-Mer, le folkloriste Raoul Roy [1]. Le Gilles a poli sa voix, mais il a toujours le cheveu hirsute, quoique de plus en plus rare.
Ce qui m’amène à Safia Nolin. Des maudites belles musiques, des torrieux de bons arrangements, des mots inspirants, une écriture allumée, un son folk à faire vibrer les âmes mal nées ou malmenées, une voix abrasive qui ne se laisse pas facilement apprivoiser et un phrasé… que je qualifierai d’imparfait.
Et puis bon, son look est plutôt typiquement… atypique – s’cusez, j’ai pas trouvé un plusse beau mot. Probablement qu’il y a 40 ans, cette fille-là, je l’aurais même pas remarquée. Dommage, parce que je serais passé à côté d’un ″esti de beau morceau″. Fuck!
Mais on est en 2016, non? Place, donc, au célèbre trio des bullies à boules.
Lise Ravary
Encore aujourd’hui, les féministes radicales s’habillent comme si la féminité était toxique pour les femmes. Un asservissement aux hommes.
C’est pour cela que la lecture féministe du look de Safia Nolin ne me rejoint pas, même si ça prend une bonne dose de courage pour se présenter ainsi devant public et caméras. Et c’est son droit le plus strict comme c’est le mien de porter un regard critique.
C’est probablement une question de génération. – Lise Ravary, Le Hournal, 1 novembre 2016
En faire une question de génération, c’est plutôt réducteur. C’est surtout AUTRE CHOSE, et ça ressemble surtout à un QUIEN TOÉ, l’esti de bully. Moé chu icitte avec mes tounes de toutoune pis toé, bin, t’es rien!
Ça s’appelle un doigt d’honneur. Et de la part d’une grande fille dont l’apparence en avait fait la souffre-douleur des bullies, c’est toute une manifestation de courage. Et tout un ″statement″.
Madâââme Denise Bombardier
Deniiiiiise Bombardier! Eh, batême, ça, c’est de l’icône féministe, mon ami! Précision: féministe, ascendant coincée…
Je veux bien admettre que les chanteurs ne sont pas des orateurs. […] [Ils] improvisent des remerciements où les borborygmes, les hésitations, les bégaiements et les grossièretés langagières tiennent lieu de discours.
Des handicapés de la langue… qui se croient au-dessus de tous les codes sociaux…
Le génie ne lui étant pas encore reconnu, cette fille est la plus clivante des vedettes de l’heure. Lorsque Céline, à la hauteur de son statut de diva, si chic et si classe, se retrouve ensuite sur la même scène et s’exprime avec élégance, par contraste, le malaise est de taille. – Denise Bombardier, le Hournal, 1 novembre 2016
Oh… quelle concentration de mépris et de condescendance! Le génie ne lui est pas encore reconnu? Fuck, elle 24 ans, calvaire! Bombardier en a 75, et le seul génie que je lui reconnaisse, c’est celui du bitchage. Langue sale, mais bien roulée.
Safia Nolin et Bombardier ne partagent ni le même passé, ni les mêmes valeurs. Celle qui manque de classe, c’est pas la fille qui criait Fuck sur la scène! C’est celle que la madame pointue voit dans son miroir…
La grande Denise avait déjà l’air d’un vieux débris en ’91, confirmait Serge Chapleau. Or caricaturistes ne sauraient mentir; c’est à peine s’ils accentuent les traits les plus… loufoques. Fuck! Que Madââââme ne s’en fasse pas pour autant. suffirait de quelques comprimés de Safia-Motrin aux six heures pour la requinquer solide:
Ça peut pas être pire qu’ici / Ici je meurs à petit cri / Ça peut pas être plus mauvais / J’irais là où il fait moins laid […]
J’ai menti parce que dans le fond j’ai peur / Écoute pas c’que j’dit je sais pas chu qui / J’me suis cru forte comme le vent / La naïveté d’un enfant – Safia Motrin, la laideur
La laideur, c’est vieux comme le vieux monde. Pis ça m’fait penser à c’te toune-là qu’on entendait l’année yousque Richard Nixonne avait devenu president of the United States: ″Lette comme qu’a l’est avec un chapeau comme qu’a l’a, qu’a rise donc d’elle avant qu’a rise des autres…″ Oui, oui, c’t’une vraie toune!
Madâââme Richard Martineau
Je comprends que tous les musiciens ne sont pas des cartes de mode. Mais porter un jeans, un t-shirt, une petite jaquette de laine grise, et des sneakers blancs noircis par la saleté à un gala, c’est très ordinaire. J’adore la musique de Safia Nolin, mais se mettre du linge propre pour se montrer devant des centaines de milliers de gens, est-ce vraiment trop demander? – madame Richard Martineau, le Hournal, 31 octobre
Quand une fille doit FUIR ses bourreaux et pour ce faire, changer d’école et encore changer d’école, désolé, madame Martineau, mais s’écraser encore une fois devant les bullies, non, c’était pas nécessairement indiqué. Safia Nolin a T-R-I-O-M-P-H-É, vêtue comme la chienne-à-Jacques.
Un geste de défiance envers ses pairs et le public en général, ou un doigt d’honneurs à ces bullies qui lui avaient volé son enfance? Zat is ze question… La Durocher n’a rien compris; faut-il s’en étonner?
Les mégères à pois
Non mais qu’est-ce qu’elles ont toutes à dépeindre Safia Nolin sous les traits d’une icône féministe? Cé-t’y parce que ça les arrange? Cé-t’y parce que le qualificatif de féministe les fait gerber? Cé-t’y parce qu’elles ne connaissent aucune autre mot plus méprisant que FÉMINISTE? Fuck… Safia en connait, des mots, elle, mais jaaaaamais ces matantes desséchées ne vont oser ouvrir le dictionnaire Safia-Nolin! Scusez, il y a un coin de l’image qui veut pas rester collé.
- Safia Nolin est une crisse de vache mal dégrossie
- Safia Nolin est l’icône féministe par excellence
- DONC toutes les féministes sont des crisses de vaches ma dégrossies…
C’est ça, le message. En matière de syllogisme nauséabond, Éric Macho Man Duhaime n’aurait pas fait mieux. De la part de madame Richard Martineau et de Madame Bombardier – deux pointures pointues, rien de très étonnant. De la part de Lise Ravary, par contre, je m’attendais à plus d’égards que d’égarements.
Ces trois feseuses d’opinion – feseuse, c’est le féminin de FESEUX, confondent FÉMINISME MILITANT et CATHARSIS. Vous m’avez intimidée. Vous m’avez paralysée. Aujourd’hui, c’est moi la ″best″ et je vous emmerde, ma gang de crisses! Fuck you…
Safia Nolin est ce qu’elle est et ce qu’elle est, elle l’assume.
Bravo, ma belle.
La réaction de la grosse lette-avec-pas-d’classe
Cher toi (internautes, Lise Ravary, Sophie Durocher, Denise Bombardier) qui m’intimides (oui, tu m’intimides) depuis deux jours.
Ça va? Moi, ça va, pas pire chill.
Pourquoi, t’insurges-tu de ma tenue? Pourquoi ressens-tu le besoin si puissant de m’envoyer chier, de me traiter de grosse, de me dire que j’ai pas de classe…
[…] J’ai reçu des messages qui me parlent […] de mon hygiène corporelle, de mon poids, de mes cheveux. De la mauvaise influence que j’exerce potentiellement sur les jeunes, de ma laideur, de non-talent, de non-mérite, de non-légitimité.
Ça me rend tellement triste que ce soit majoritairement des femmes qui m’envoient ça. Mesdames, sortez vous la tête du sable de votre cul…
[…] Il y a pas de différence entre ce que vous faites et L’INTIMIDATION. C’est du bullying pur et simple et ça, c’est non. – Safia Nolin (Urbania), 1 novembre
Ça ne s’appelle pas de l’intimidation, chère Safia, ça s’appelle exercer son esprit critique, de répliquer la Durocher le 2 novembre. Eh bin non, ma’ame Martineau; tu confonds esprit critique (en as-tu, de cette substance-là?) et jugement de valeur.
Et ça, c’est d’la grosse classe, je suppose?
Le bon peuple a répondu: succès commercial instantané pour la grosse Safia, mal attriquée, mal engueulée, mais ses cheveux graisseux vendent soudainement davantage sur iTunes Canada que le cul bien ciselé de Lady Gaga.
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[1] Mon enfance s’est épanouie à St-Fabien-sur-Mer, les pieds sur le varech, les yeux rivés sur les Îles du Bic et, à la tombée de la nuit, sur les lumières du village des Escoumins, de l’autre côté du fleuve. Mon terrain de jeu, c’était cette presqu’île que les vieux de l’endroit disaient appartenir à un type de Buffalo, NY. Mes cousins et moi, on y pêchait l’éperlan; m’enfin, eux, ils attrapaient des éperlans alors que moi, je remontais d’hideuses lamproies.
J’y suis retourné au milieu de mon voyage de noces. Et de nouveau, au retour d’une virée familiale à Grandpré (mes racines acadiennes), à la forteresse de Louisbourg et au Cabot Trail. Et, pour la dernière fois, il y a 30 ans; le comédien Guy Sanche y avait alors son pied-à-terre, et moi, j’avais voulu présenter Bobino – LE Bobino – à mes enfants. Hein, p’pa, tu connais Bobino? Oui, p’pa connaissait Bobino depuis ’70 ou ’71. P’pa et M’man avaient même joué au 500 contre Guy Sanche il y aura bientôt 40 ans. Une méchante dégelée; Bobino et Rolland D’Amour fulminaient. Surtout Flagosse Berrichon!
Je retourne à St-Fab tous les lundis soirs; l’auteure Michelle Allen y situe l’action de L’Échappée, diffusée à TVA. Ste-Alice de Rimouski, c’est St-Fabien. La mer, qu’on disait. Cette presque-île, ci-dessus, c’est l’un des souvenirs les plus tenaces de mon enfance; je m’y rendais souvent seul, pour observer les mammifères marins sauter au large ou, simplement, pour jouir de la fureur des flots qui venaient se fracasser entre les anfractuosités de ces rochers découpés à la chainsaw.
Le pays où a grandi mon grand-père maternel.
Sophisme Dufraischier, Deniaise Bombardier et Lise Ravarié, le super « triumverrat » de « fuministes » (jeu de mots entre féministes et fumistes) du « Jounal de Mouial », ça oui! 😛
@ PAPITIBI ,
Monsieur Mathieu Lemée , je ne connais pas ces Dames , mais j’ai vu à Enquête quelque part la Jaws là Forget à Jérome9 La Sacoche9. === Jérémy , rassure toi sur ta beauté…………………..
Jean-Marie De Serre.
@ PAPITIBI ,
Monsieur Mathieu Lemée , parmi tout ce qu’il y a chez Papi , il y a un semblant de reproche à cause de quand je signe mon nom on ne voit pas mon visage. Je ne sais comment je vais faire mais on va le voir à l’avenir , je crois qu’il faut faire f en bleu. Par Papi: faire F en bleu, ça semble vouloir dire ‘se connecter avec Facebook’ et JMdeS a publié ce commentaire en fournissant une adresse Facebook. Mais il y a d’autres moyens!
Je ne voulais embarrasser personne avec ma face de Poilu. C’est un méchant un poilu pour les féministe.
Monsieur Lemée , voyez sur le même thème ici et redites-moi.
À Enquête , on a parlé de John James , mais on a pas parlé de son cerveau de pédagogue……
Il y en a un autre vieux qui sait tout des Magouilles et c’est un Pi-Kiou.
Jean-Marie De Serre.
PAPITIBI ,
Monsieur Papitibi , beaucoup de choses grave se passent en même temps à mon endroit et je fais avec.
Mes Avocats vont me dire »GO » pour le Web , ce qu’il y a de nouveau en ce jour du 5 juillet 2016.
Le monde est dirigé pas des [censuré 😉 %$@&?] MOLLES : INNOCENTE , IGNORANTE ET SURTOUT INCOMPÉTENTES , imputable de rien même à TINGWICK.
Mon MEILLEUR pour les States est toujours Mr Trump.
Jean-Marie De Serre.
Je n’ai pas vu le gala de l’ADISQ, c’est la première fois que j’entends parler de Safia Nolin et je ne connais pas ses chansons. Connaissais pas, plutôt, parce que je viens d’écouter « La laideur » sur YT et ma foi, c’est très bon!
Go! Safia Go! 🙂
La laideur de Safia Nolin
http://www.antagoniste.net/2016/10/25/dernier-billet/
Crissement drole
Salut Stéphane
Long time no see.
La fin officielle du Tatagoniste après un an avec-pas-de-billets et avec-pas-de-nouveaux-commentaires depuis 8 mois, non, ça ne me réjouit pas.
C’est comme la droite fondamentaliste cucu, dont le phare des Z’amis de la Vérité s’est éteint il y a un an et demi, probablement parce que son tit-coune Suprême n’a pas encore digéré la défaite humiliante du Cardinal Ouellet aux mains de Communiste Premier.
Cela dit, le Head Tata considère désormais le dretteux typique (et les poubelles de Québec-Radio) comme des eunuques intellectuels. Un petit pas pour la Vérité, mais un grand pas pour le Head Tata!
Merci pour avoir porté ça à ma connaissance; mon premier réflexe a été de publier un commentaire chez David Gagnon (oui, oui, j’en ai publié quelques-uns… il y a des années!). Mais comme les commentaires sont fermés sur Tata.net, on va se reprendre ici mais pas avant l’éRection de Donald Trump (ou la grande débandade).
2892 mots, le billet du Tatagoniste. C’est long, et il y a plein de choses à en dire…
PAPITIBI ,
http://www.antagoniste.net/2016/10/25/dernier-billet/.
Monsieur Papitibi , je ne vais pas être long , mais ce que je crois être un béluga qui tourne en rond , c’est comme moi : le Système m’y oblige.
Pourquoi je ne comprends pas les paroles du début , à cause de la musique trop forte ?
Je vais redire plus mercredi , MR Trump est toujours le Meilleur pour moi.
Jean-Marie De Serre.