C’est les gars de Ricochet qui ont prononcé le 19 février dernier l’éloge funèbre du Dry Martineau et cette caricature… pissante. Oups!
Arrivé au rang de chroniqueur par on ne sait trop quelle sombre ruse du spectacle, Richard Martineau fut sans aucun doute l’une des personnalités publiques les plus irrespirables qu’ait connu le monde médiatique québécois.
Le ″défunt″ estime que l’exercice comporte une ″revue dégradante, calomnieuse et méprisante″ de sa brillante carrière et il en serait venu à craindre pour sa sécurité, ce qui tend à démontrer toute l’étendue de ses talents de raconteur. Et pour le tout, il réclame 350,000$.
Que je sache, aucun de nos Grands Disparus™ ne se réveille pourtant la nuit quand un sale cabot honore sa pierre tombale de son jet puissant!
Un nègre désormais Immortel a souligné l’intelligence exceptionnelle de ce bon vieux Richard. Richard Martineau vit intellectuellement au dessus de ses moyens, il dépense plus qu’il ne possède et je crois qu’un jour il y aura faillite et le huissier frappera à sa porte! [1] Inutile d’en rajouter; passons plutôt à cette prodigieuse incohérence du personnage.
Libââârté de tenir des propos choquants et dérangeants, lançait Dry Martini Martino le 10 mars 2016. Tout le monde il est neau, tout le monde il est Charlie… à la condition que les propos qui dérangent ne prennent pour cible ni le Roi Richard, ni son majestueux menton.
N’a pas toujours appartenu à l’Empire, le Mossieu. Même que… ceci:
Alors qu’il sévissait lui-même chez Voir, le faux-défunt avait lui-même présidé le 11 décembre 2003 lles funérailles du Hournal de Mourial, cette feuille de chou qu’il avait assimilée à un vulgaire catalogue des différents produits de l’empire Québecor.
Juste un tit-peu de droit…
La technique d’écriture de Dry Martino le met – du moins le croit-il, à l’abri de toute allégation de diffamation. Bin quoi, j’affirme rien, je pose des questions! Teuf Teuf!
[416] Le titre de l’article [2] est clairement diffamatoire et ne relève pas de la critique sociale, quoiqu’en dise M. Boyer et même s’il s’agit d’une question avec un point d’interrogation. […] l’article de M. Boyer insinue directement par son titre et son contenu que Loto-Québec est pire que la mafia, en volant et trompant ses co-contractants et les joueurs du Québec, peu importe la présence du point d’interrogation dans le titre. Cela est fautif et diffamatoire. – extraits du jugement Loto-Québec c. Poker Trail Management Inc (et autres), Cour Supérieure, 8 février 2016
[34] La nature diffamatoire des propos s’analyse selon une norme objective […] À cet égard, il convient de préciser que des paroles peuvent être diffamatoires par l’idée qu’elles expriment explicitement ou encore par les insinuations qui s’en dégagent. – Prud’homme c. Prud’homme (extrait), Cour Suprême du Canada, 2002
Norme OBJECTIVE? Yesss. Dessiner un chien qui pisse sur la fausse pierre tombale, c’est de très mauvais goût, ça peut sembler INJURIEUX mais ça n’a rien de diffamatoire. Le caractère diffamatoire des allusions au biais idéologique et au caractère détestable du blogueur, ça, le/la juge en décidera à la lumière des faits révélés par le dossier. Et la Cour va devoir évaluer la valeur de la réputation du Grand Martineau…
Vic Cotroni avait poursuivi le Maclean’s pour $1,725,000 après que le magasine l’eut qualifié de Parrain de la mafia. Au procès, en 1972, Maclean’s n’était pas parvenu à prouver ses allégations et le juge a donc rendu jugement en faveur de Cotroni… pour la somme de DEUX dollars! C’est à cette somme qu’il avait évalué la réputation du bonhomme.
Une fois qu’il aura pris connaissance du best of Martineau et de ses démêlées devant le Conseil de presse, le Juge pourra déterminer si la réputation de Martineau justifie la somme réclamée.
[69] Les tribunaux ont tendance à prendre en considération le statut social et la profession de la victime dans l’évaluation des dommages-intérêts. […] La réputation dont jouissait la victime avant les propos diffamatoires doit être prise en compte. Enfin, les tribunaux doivent évaluer le comportement de la victime et se questionner afin de savoir si elle n’aurait pas provoqué ces allégations.– Susan Corriveau VS Canoë Inc et RICHARD MARTINEAU, Cour Supérieure, 30 juillet 2010
Les casseroles de Martineau
Comment un chef de parti qui aspire à devenir Premier ministre peut-il lancer ce genre d’insinuations sans aucune preuve? Décidément, cet homme n’est pas bien… C’est un radical déguisé en démocrate… – Richard Martineau, Journal de Montréal, 12 mai 2012, Le délire d’Amir Khadir
Heu… S’il est permis à Martineau de qualifier Amir Khadir de radical, de faux-démocrate et de dérangé mentalement, pourquoi personne n’a-t-il le droit de qualifier Martineau de détestable? Surtout que le Martineau, il fait une fixation sur la famille Khadir, comme en témoigne son billet du 14 juillet 2012. Yalda Khadir et les fumigènes… Amir et ses bottines… Le Parti communiste du Québec, featuring Pépé Khadir and his Old-Time Band (fameux groupe de musique klezmer… [3]
Martineau refuse (généralement) de se mouiller… d’où son sobriquet de DRY MARTINôôô! D.R.Y., dry!
Martino, c’est une agace, un peu comme ont dit ″agace-pissette″, quoi. Une sorte d’allumeuse. Sa technique de rédaction consiste à suggérer sans dire, à feindre un questionnement anodin dans le but D-É-C-L-A-R-É de susciter la discussion, alors que sa position transpire pourtant de toutes les pores de son texte. Bref, il suscite des sentiments xénophobes, sans pour autant les avoir exprimés lui-même.
Dans son jugement du 30 juillet 2010 (plus tard confirmé en appel), madame le juge Danielle Blondin écrit à propos de Martineau:
[10] Dans ce contexte, le 12 avril 2007, le défendeur Martineau publie, sur le blogue de ″Franc-parler″, un court commentaire sous forme de questions sur ″L’affaire Corriveau″, dans le but, est-il plaidé, de susciter la discussion. En voici le texte :
″Concernant l’affaire de l’avocate Suzanne Corriveau: Les avocats manquent-ils de sens moral? Sont-ils prêts à tout pour gagner leur cause? Jusqu’où les avocats devraient-ils aller pour défendre leurs clients? Tous les coups sont-ils permis, dans un procès?″
Suit, aux paragraphes 11 à 16 du jugement, un échantillon des commentaires haineux publiés par les lecteurs SANS la moindre intervention, soit de Martineau, soit des éditeurs du Journal. Madame la juge a tenu Québecor (Canoë) responsable, pour avoir allumé le feu et pour avoir négligé de l’éteindre. Montant de la condamnation: $107,000.
Et Martineau réclame plus de trois fois cette somme? Il rêve en couleurs!
opinion du professeur de droit Frédéric Bérard
Frédéric Bérard est docteur en droit, constitutionnaliste et spécialiste des Chartes. Je me permets de citer cette anecdote qu’il a publiée le 5 décembre dans le journal Métro:
Il y a quelques années, Vincent Marissal, de La Presse, avait traité, à TLMeP, André Arthur de ″gros cave″.
Arthur avait intenté une action en diffamation mais ça ne s’est jamais rendu devant le juge. Bérard continue:
Quand ton job consiste essentiellement à vomir sur le monde, peut-être que ton action de type arroseur-arrosé sera moins pris au sérieux par le système judiciaire.
Ceci sera particulièrement vrai si, aux suites de ″l’attaque″ dont tu es victime, tu conserves ce même job, et que tu continues de sévir sur toutes les ondes du Québec: journaux, radio, télé. Si ton public trouve ton agresseur dégueulasse, et te témoigne toute la sympathie possible. S’il pleure avec et pour toi. Ta réputation, loin d’en souffrir, s’en trouvera plutôt ragaillardie, quand on y pense…
Commentaire tout à fait judicieux. Et, ajoute-t-il comme s’il avait été nécessaire de bien visser le couvercle sur la marmite, la jurisprudence canadienne et québécoise met l’auteur d’une caricature ou de propos satirique à l’abri de toute poursuite en dommage.
Dry Martino devant le Conseil de presse
Le Conseil de presse n’a pas juridiction en matière de diffamation; il reçoit bon nombre de plaintes à cet égard mais il refuse d’en faire l’analyse et dirige les plaignants vers les tribunaux civils.
dossier D2009-08-014 (2), 12 mars 2010
- l’interprétation personnelle que fait le chroniqueur des événements pouvait laisser aux lecteurs l’impression que l’ensemble des participants à la marche cautionnaient les gestes violents commis par certains d’entre eux.
- décision: Martineau et le Journal de Montréal ont fourni une information incomplète, pouvant conduire à une interprétation abusive.
dossier D2012-04-090, 21 septembre 2012
- Le Conseil constate que le chroniqueur présente la CLASSE comme un mouvement qui appuie le vol et le vandalisme lors de manifestations étudiantes. Il justifie son affirmation en présentant une citation qu’il invente de toutes pièces, induisant ainsi le lecteur en erreur. […] En publiant des affirmations qui déformaient cette réalité, le chroniqueur a véhiculé des propos discriminatoires et des préjugés envers les membres de cette coalition étudiante.
- décision rendue contre Richard Martineau et Le Journal de Montréal: information inexacte, propos discriminatoires et préjugés.[voir reportage du Devoir, 2 octobre 2012]
dossier D2012-04-079, 21 septembre 2012
- ″tous les professeurs rencontrent de la difficulté à enseigner aux élèves la lecture, l’écriture et les mathématiques″.
- décision du Conseil: Le mis en cause fait ici une généralisation abusive […] Il propage des préjugés.
dossier D2013-10-044, 2 mai 2014
- chronique de Richard Martineau, 13 octobre 2013, sous le titre ″J’admire les islamistes″
- Comparer la défense du port d’un signe religieux traditionnel comme le voile islamique à l’imposition d’un signe vestimentaire discriminatoire et profondément raciste qu’est l’étoile jaune, imposée aux Juifs durant le règne d’Adolf Hitler, est pour le moins irresponsable de la part du chroniqueur.
- décision: manque de rigueur, propos discriminatoires qui véhiculent et entretient des préjugés envers les musulmans.
Dossier D2014-09-016, 20 mars 2015
- Dans ce dossier, Martineau a calomnié le Service des incendies. Le Conseil retient le grief pour information inexacte.
- ″J’ai deux mots à vous dire. Le second est YOU. Et le premier commence par F et finit par K.″; le Conseil retient contre Martineau son manque de respect.
- Enfin, en raison du refus de Martineau d’apporter le rectifcatif exigé par le Syndicat, le Conseil retient contre lui un troisième motif de reproche.
La pensée du jour
Si vous lisez Le Journal de Québec, ne lisez pas Martineau, c’est un mangeux de marde. – Bernard Adamus à la Fête estivale d’Arvida, le 15 juin 2012.
Dire des choses pareilles s’un chroniqueur aussi exceptionnel, c’est vraiment dégueu. Vive Martineau! À bas Adamus!
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[1] Ce nègre est qualifié d’immortel depuis qu’il est membre de l’Académie française; l’extrait pertinent débute à 10:52
[2] le titre: ″Loto-Québec pire que la mafia?″
[3] Le klezmer n’arien à voir avec la famille Khadir; c’est une musique festive des Juifs d’Europe de l’Est.
D’où vient le dessin irrévérencieux qui coiffe le billet? 🙂