À une minute 25 de la fin, une fille de Team USA dirige la rondelle vers la cage abandonnée quelques instants plus tôt par Shannon Szabados à la faveur d’une sixième franc-tireure – ou doit-on dire franche-tireuse [1].
Tabarnak! Sont finies, nos filles!
Pas tout à fait, la puck frappe le poteau; un centimètre plus à droite et elle la mettait d’dans! Qu’importe, je ne veux pas assister à ce qu’il leur reste d’agonisation, et à 67 secondes de cette fin inéluctable j’me trouve quelque chose à faire. Quelque chose d’urgent, comme, genre, une bonne vidange de la vessie…
Mais même les deux pieds plantés su’l parvis de la bolle, le bonhomme est pas sourd et il suit encore ça des oreilles. Ne restent plus que 54,6 petites secondes quand Jean St-Onge se met à hurler. But! But! But! But! Buuuuut! [hyperlien] Comme au Mundial, mais en français. Goooool! Goooool! On est rendu pareil comme les Mexique, le suntan en moins!
Le temps de fermer la champlure, me r’voilà devant l’écran. Aaaah, le sourire de la Marie-Philip… l’homme la femme des grandes occasions. La fille en or de Vancouver 2010.
Et c’est encore la Marie-Philip qui leur a planté le clou dans le cercueil. Harper 1, Obama zéro! Et pour une fois, je prends pour Harper…
Est-ce que ça suffira pour qu’on fasse de Marie-Philip Poulin le porte-drapeau de notre beau Canada aux cérémonies de fermeture? Elle est big, la fille. Jusqu’à son deuxième but, on la qualifiait de Sidney Crosby du hockey féminin.
Pas d’accord; à Sotchi, Crosby ne semble même pas kapab rentrer la puck dans un filet de soccer! Yé fini, le Crosby, alors le comparer à NOTRE Marie-Philip, c’est pas juste!
Ze True Kanadian Star
Les paris sont ouverts, mais la véritable étoile des Jeux pour le plusse meilleur pays, c’est pas au Palais des glaces Bolchoï qu’elle aura signé ses exploits; c’est au Cube de glace. Mon héroïne à moi, c’est Jennifer Jones, avec sa fiche parfaite de 11 victoires, dont une finale où elle a dû en bêcher une shot parce que si ses équipières sontaient good en masse su’a brosse à glace, sontaient pas vargeuses pour diriger leurs roches en granit écossais pure-laine.
Le curling. Ça, c’est du sport! Je connais ça, moi, le curling. Trrrrès bien, même que. Parce que moi, j’ai joué dans le tournoi des compagnies, au club de curling de Noranda. Trois ans de file… Mais j’ai pris ma retraite quand ma eight-hundred pound dream team s’est fait balayer par quatre p’tites filles de la Caisse Populaire dont aucune ne faisait 100 livres… mouillée!
C’est insultant en joualvert!
Le hockey aussi je connais ça! J’ai joué dans une ligue de 3 équipes; comme j’étais tout seul à pouvoir patiner de reculons, bin ils m’ont fait jouer défense. Je la rentrais pas d’dans mais anyway, c’était pas ma job! Des Piqué Soupane pis des Drew Doughty, dans ce temps-là, ça existait pas, faque niaisez-moé pas avec ça!
Entéka, Jennifer Jones, elle a prouvé que des avocats qui savent jouer au curling, ça se peut!
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[1] Heureusement que le franc-tireur Martineau est pas une fille; lui, il se serait enfargé dans un menton qui passait par là… Nooon, je vous dirai pas c’est à qui, le menton de Ma… oups, un peu plus pis je ‘enfargeais dans mon mon mien menton 😉 .
C’est aussi une agonie quand, après avoir suivi toute une partie, on se retrouve cloué sur place au dessus de la bolle au moment du but le plus important de la compétition. Il n’y a rien à faire sauf maudire notre décision d’y aller… 😉
Je regarde la partie des hommes, n’ayant pas pu la voir ce midi. Malheureusement, malgré mes précautions, j’ai entendu le score cet après dans une conversation qui se déroulait près de moi et qui n’avait aucun rapport avec le hockey. Tout d’un coup, out of the blue, la femme a dit le pointage final… maudit!
1 à 0… Du bon hockey, mais bon, rien pour être soulevé de son siège si on aime le jeu spectaculaire. Les meilleurs joueurs au monde et un seul but marqué. Dans ce temps-là je pense aux trois parties de Coupe Canada 87 qui s’étaient terminées chacune par le score de 6-5 avec des joueurs comme Gretzky, Lemieux, Messier, Bourque, Coffey etc. Je pense qu’on ne reverra plus jamais ce genre de hockey. Quant à cette concentration de talent, ce sera difficile à égaler.
@ Spritzer
Ha Ha… moi, je me suis endormi pendant la pause qui a précédé la 3e période.
J’ai quand même eu l’occasion de revoir ce que la fatigue m’avait fait rater.
L’explication de Dany Dubé sur l’absence d’offensive me paraît avoir du sens: ces messieurs ont été choisis pour certaines caractéristiques de leur jeu, dont la robustesse et la polyvalence. Ils sont tous capables de replis défensifs, même Crosby accepte de se jeter par terre pour bloquer des tirs.
Quand il se sait contraint d’être conscient de sa défensive en raison de la qualité des adversaires, même le plus précis des francs-tireurs risque d’avoir l’air invisible du moins dans la feuille de pointage. On dirait que Team USA a été construite pour donner un spectacle offensif alors que les pontifes de Team Canada auraient construit une équipe de grinders de talent, capables d’user n’importe quel adversaire à la longue. Des grinders à qui tu peux pas te permettre toutefois de laisser manoeuvrer dans l’enclave.
Cela dit, ça explique le 7-1 des USA, puis leur 3-2 face à la Russie et leurs 5-1 et 5-2 pour terminer; ils sont bourrés de talent offensif. Ce que ça n’explique pas aussi bien, par contre, c’est les victoires à l’arraché du Canada contre la Finlande (sont quand même forts, je sais) et contre la Norvège et la Lettonie, surtout. Après tout, la Lettonie, c’est du calibre des Bulldogs de Hamilton… ce qui est déjà remarquable! Faut dire qu’ils ont Sandis Ozolinch, qui doit bien être presque centenaire! 😉 Me semble qu’il était là dans le temps d’Aurèle Joliat!
C’est comme si l’équipe nationale d’Israël venait remplir les buts à la fin de la 9e manche contre une équipe d’Étoiles du Major League Baseball, alors que le score est de 1 à 1 et qu’il n’y a aucun retrait.
Mais là, à force de lancer au filet sans que ça rentre (le gars, il bloquait TOUT!), tu veux trop bien faire et/ou t’as peur de perdre 2-1 alors que t’aurais gagné 8-1 il y a quelques années. Il y a une étonnante parité. Suffit d’avoir un gardien qui joue la game de sa vie, et n’importe qui peut maintenant battre les « grands » une fois de temps en temps.
Qui c’est qui avait terminé DEVANT le Canada il y a quelques années? L’Azerbaïdjan? La Slovénie (qui compte quelques centaines de joueurs et même pas 5 glaces intérieures), ça surprend. Quoique… il y avait du Ted Nolan là-dedans et Nolan est un motivateur chargé de ressentiment contre la NHL. Alors, peut-être… La Suisse, ça surprend moins, par contre. Mais je note que pour toutes ces puissances (!) émergentes du hockey, il est plus facile d’empêcher les rondelles de rentrer que de la mettre dans le filet adverse.
Defence is the key word
@Pap
« L’explication de Dany Dubé sur l’absence d’offensive me paraît avoir du sens: ces messieurs ont été choisis pour certaines caractéristiques de leur jeu, dont la robustesse et la polyvalence. Ils sont tous capables de replis défensifs, même Crosby accepte de se jeter par terre pour bloquer des tirs. »
Je pense que la grandeur de la patinoire a à y voir également. La robustesse des joueurs Canadiens, on ne la voit pas tant que ça. C’est plus difficile d’appliquer des mises en échec quand l’adversaire a plus d’espace pour s’esquiver, et aller les étamper dans les coins demande pour les joueurs de s’éloigner encore plus de son propre but à défendre. Sur une patinoire nord-américaine, les Lettons par exemple se seraient sans doute fait plus brasser et ils y auraient penser à deux fois avant de faire leurs jeux.
Souhaitons nous un bon spectacle pour la finale, avec des buts!