Après plus de trois heures de débat ce mardi 26 janvier […] le Parlement danois vient d’adopter la loi imposant aux forces de l’ordre de confisquer les biens des réfugiés arrivant au Danemark au-delà d’une valeur de 10 000 couronnes (1 300 euros).
[…] La loi adoptée prévoit également une baisse de 10 % de l’aide accordée aux réfugiés, et allonge le délai pour le regroupement familial à trois ans au lieu d’un.
Ces mesures ont été qualifiées de dispositif “contraire aux standards européens et internationaux de protection des droits de l’homme” par le Haut-Commissaire aux réfugiés de l’ONU. – Courrier International, Paris, 26 janvier 2016
Ce qui explique sans doute pourquoi, à l’image de nombreux partisans de Lars Eller et des autres Canadiens de Montréal, la petite sirène coulée dans le bronze par Edvard Eriksen a préféré enfouir sa honte sous un sac de papier full-écolo.
Que répondre à cela? Est-ce un rappel de l’étoile jaune et de la confiscation de leurs biens aux Juifs par les Nazis? C’est du moins l’interprétation qu’en fait le caricaturiste du quotidien londonien, Steve Bell:
Venstre, by the way, c’est le nom du parti de gauche (!) qui dirige cette coalition de droite: Venstre, Danmarks Liberale Parti, mieux connu sous le nom de Venstre, littéralement «La Gauche» (!!), en danois. Jeg elsker dig, Rasmussen! [1]
Ze Danske Gauche n’a fait élire en juin 2015 que 34 de ses candidats; puisque le Parlement (Folketinget) est formé de 179 élus, Rasmussen a dû se magasiner des appuis – d’autres diront plutôt qu’il a dû jouer à la pute et s’acoquiner, notamment, avec un Parti Populistes ouvertement xénophobe, de type Front National:
Critiqué après le vote d’une réforme du droit d’asile jugée particulièrement restrictive, le Danemark n’a pourtant pas fini de dérouler son programme d’austérité migratoire, a averti mercredi l’influent parti anti-immigration Dansk Folkeparti (DF).
Le Parti populaire et le gouvernement minoritaire du libéral Lars Løkke Rasmussen sont convenus de réduire rétroactivement les prestations allouées aux réfugiés ayant obtenu l’asile sous la précédente coalition de centre-gauche, a rappelé un de ses cadres, Martin Henriksen. – Libération, 27 janvier 2016
Même le plus célèbre des dissidents Chinois, Ai Weiwei, condamne cette décision du gouvernement Rasmussen; en guise de protestation, il a mis fin à une exposition de ses oeuvres dans une galerie d’art de Copenhague, comme le rapportait L’Express le 27 janvier:
Artiste polyvalent, peintre, sculpteur et plasticien, Ai Weiwei est un critique féroce du gouvernement chinois. Il a été incarcéré près de trois mois en 2011, puis privé de passeport pendant quatre ans.
Il s’est dit solidaire des migrants qui tentent de rejoindre l’Europe
Ce que j’en pense, moi?
Je me permettrai de paraphraser ce grand philosophe Sam Confucius Hamad: non, le gouvernement de coalition dirigé par Lars Løkke Rasmussen n’a pas inventé la roue à trois boutons [2] avec cette Loi qui prend aux réfugiés pour distribuer aux riches Danois. Mais ça reste dans ses prérogatoires… [3]
Ce que j’en pense? Ça donne envie de vomir. Ils ont des lois similaires en Suisse et en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne, rapportait Le Monde. La mesure n’aurait toutefois rapporté que l’équivalent de 300000$ en Suisse, ai-je lu quelque part; quel est donc le but visé?
Plutôt symbolique, cette saisie des avoirs de ces réfugiés qui, pour la vaste majorité, ont tout laissé derrière eux quand ils ont fui l’Irak, la Syrie ou que sais-je encore. les sommes qu’ils avaient apportées avec eux, ils ont dû la remettre à des passeurs sans scrupules. Ou bien ils auront été victimes de pillards.
Leur arracher le peu qui leur reste, c’est tout simplement abject.
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[1] C’est de l’authentiquement véritable danois, comme ces mots que susurrait ma belle brioche danoise à mon oreille. Lang tid siden.
[2] la roue à trois boutons a fait son apparition au répertoire lexical de Sam Hamad, ce 27 janvier 2016. Les spécialistes du dialecte samhamadien se perdent en conjectures sur l’origine de cette expression; pour certains, la roue à trois boutons serait une application du bouton à quatre roues motrices, pour les autres elle constituerait une illustration de l’invention de la roue et du bouton à quatre trous. Oui, je l’aurai entendu de mes oreilles, sur les ondes du 98,5 FM! De la bouche de Confucius Hamad lui-même…
[3] C’est la prérogative de Sam Confucius Hamad de pondre des hamaderies au même rythme où Jean Perron éructait autrefois ses célèbres perronismes; alors s’il dit que c’est sa prérogatoire, restez-le faire…
Puisse Allah guider les choix du Cheikh Bin Couillard dans le remaniement annoncé et lui chuchoter que Sam Hamad comme Ministre de l’Éducation, ce serait pas une idée particulièrement lumineuse…
Salut Papi,
Permet-moi d’être l’avocat du Diable.
J’avoue que c’est assez infecte cette action du gouvernement Danois. Toutefois papi, le volume d’immigrant admis est impressionnant et est en partie imposée par l’union européenne. Devant se flot une façon efficace de filtré ceux qui sont vraiment déterminé à s’installer et de s’intégrer de ceux qui n’ont que l’intention de profiter est d’imposer une épreuve assez éprouvante qui vont dissuader tout ceux qui vont resté sont qui n’avait rien ou ceux qui était assez déterminer qui vont tout faire pour intégré la société d’accueil dans le but de ne pas gaspillées le sacrifice qu’il ont fait.
Néanmoins je continue à pensé que cette méthode n’est pas acceptable et constitue un viol de la dignité humaine et un vol systématisé.
@Alain 19h55
« une façon efficace de filtré ceux qui sont vraiment déterminé à s’installer et de s’intégrer de ceux qui n’ont que l’intention de profiter est d’imposer une épreuve assez éprouvante »
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Je ne pense pas que les réfugiés s’amènent en Europe dans le but de PRO-FI-TER du système; si leur pays, si leur village, si leur maison n’avaient pas été détruits, si leur père, leur soeur ou leur enfant n’avait pas été tué sous leurs yeux, ils seraient demeurés là où ils étaient, avec leurs biens, leurs amis, leurs souvenirs, leurs avoirs.
Ces réfugiés, pour la plupart, ont appris à se débrouiller et, pour la plupart, parviendront à se « refaire ». Plusieurs d’entre eux vont créer des jobs. Créer de la richesse… Encore faudrait-il toutefois qu’on leur laisse des biens à mettre en gage pour emprunter! Car, qu’on le veuille ou non, c’est pas les institutions financières qui vont leur prêter les sous; au Québec, on le voit, c’est l’esprit « communautaire » qui aura permis aux Italo-Québécois ou aux Juifs du Qc – à titre d’exemple – de se sortir d’impasse. Quand la Banque Nationale ou la CIBC acceptent de prêter à un réfugié syrien, c’est parce qu’il est déjà riche. Ou parce qu’il est « backé » par 18 endossements…