Qu’est-ce, d’abord, que la schichicheté? Puisque le terme n’existe pas, créons-le : ce sera donc la volonté de se montrer chiche à l’égard des redevances reliées à l’exploitation du gaz de schiste.
Ce futur prix Nobel en économie qu’est David Gagnon prône l’établissement d’un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Non pas en raison d’une crainte quelconque d’un désastre écologique. Noooon! Non pas parce qu’il craint qu’une trop grande précipitation pourrait permettre aux exploitants d’empapaouter (1) le Québec. Noooon!
Le 16 septembre, Gagnon écrivait que les redevances, c’est du vol… J’y reviendrai.
Le 17 septembre, il expliquait qu’il faut interdire au Gouvernement d’augmenter ses revenus, de crainte qu’il en profite pour endetter le Québec (hein?) encore davantage:
… si le Québec va de l’avant avec les gaz de schiste, le gouvernement va nécessairement augmenter ses revenus; plus le gouvernement aura d’argent à sa disposition, plus il pourra dépenser et intervenir dans l’économie.
Si on exploite les gaz de schiste, les redevances vont permettre au gouvernement de financer son expansion. Un moratoire permettra d’appauvrir le gouvernement limitant du même coup ainsi ses visées impérialistes. Autrement dit, la croissance économique doit être au service des gens, pas des gouvernements.
Voilà. David Gagnon est un pois chiche. Chiche, parce que l’État ne doit pas accumuler des richesses pour ensuite les redistribuer à ses démunis ou sous forme de services à la population en général.
Et pourtant, ce grand phizolophe affirmait que la croissance économique doit être au service des gens. De quels gens parle-t-il donc? De la population en général, à travers les programmes sociaux mis sur pied par le crisse de gouvernemaman? Ou de l’actionnariat des exploitants, qui ne semble pas très… québécois? Manifestement, « au service des gens« , aux yeux de David, ça veut dire: « au service de l’exploitant« .
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Voici quelques extraits choisis de ce billet au titre provocateur: Le gaz de schiste: les redevances, c’est du vol !
Le gaz appartient à celui qui peut l’extraire tout comme les voitures produites dans une usine appartiennent aux propriétaires de cette usine…
Par contre, je dois apporter une nuance ici. Ultimement, le gaz appartient au propriétaire du terrain sur lequel il se trouve. Il est donc parfaitement légitime que le propriétaire d’un terrain exige une redevance d’une entreprise gazière en échange d’un accès à sa propriété privée.
…Va-t-on exiger des redevances des industries pharmaceutiques qui utilisent des cerveaux québécois sous prétexte que leur créativité est un bien commun ?
Quel bel exemple de raisonnement de raisin! Wèyons, Dâvide. Cé pô d’un moratouère kon a de bezoin. On yeu dis d’arculer leu vanne pis y on jusse à ambarker le Kébec dedan. Si y fô, y on inque à ferre deu vouyéage, sti! Pi si sa ambarke pô, bin, y on inque à dirre kil le donne gratisse pourre lé pov de lalle berta, leu crisse de gaz. Sont asé pôv, eu zôte! Pô inque in moratouère. In moratouère sa vos pô dla marde! (2)
Le propriétaire de la maison pourrait exiger quelques dollars en échange d’un droit d’accès. Et probablement quelques dizaines de dollars de plus pour remplacer la tourbe qui aura été endommagée par le passage des camions Tonka de l’exploitant. Ça parait qu’il s’est jamais approché d’une exploitation minière, le p’tit… Il a l’air de croire que le creusage d’un puits d’un ou 2 km de profondeur peut être réalisé sans que les voisins du puits n’en soient incommodés? Et les galeries horizontales, on les creusera avec des pelles Fisher-Price en plastique bleu? Les matériaux excavés , David? À peine un ou deux mètres cubes, tu crois? Et le fractionnement hydraulique, et ces centaines de tonnes de produits toxiques nécessaires à l’exploitation, les traces en pourront disparaître par le seul pouvoir de ta force mentale, David?
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Le droit de propriété, ça se démembre: nue-propriété, usufruit…
Et le droit de propriété de la surface n’entraîne pas nécessairement le droit d’user de l’espace aérien, ni même de creuser partout sur son terrain. Des compagnies d’utilité publique peuvent jouir de droits d’enfouissement, ou d’un droit aérien (réseaux de transport ou de distribution électrique, par exemple). C’est sans compter, surtout, sur les droits d’exploiter la ressource minérale (cuivre, zinc…), les ressources pétrolières et gazières ou même le gravier et le sable.
Bref, pour la même parcelle de terrain, divers droits peuvent entrer en conflit.
À l’origine, le souverain (l’État) est propriétaire des terres publiques et il en cède des parties, que Jos Citoyen et ses voisins auront achetées. Cela dit, le souverain se réserve la propriété du sous-sol, sans préjudice aux droits du propriétaire d’extraire du sol l’eau nécessaire à la subsistance de sa famille.
Voilà pourquoi le gouvernement pourrait, à sa seule discrétion, concéder sur le terrain de David Gagnon un droit d’exploitation des gaz de schiste. Ou le droit, en faveur d’un tiers, d’en extraire des substances minérales. Et puisque le matériau (gaz, roche, minerai, etc) appartient au souverain, ce dernier a le droit de prélever des redevances, en échange de la concession d’un droit d’exploitation.
…Va-t-on exiger des redevances des industries pharmaceutiques qui utilisent des cerveaux québécois sous prétexte que leur créativité est un bien commun ? – David Gagnon
Cibouère! Après Y a-t-il un pilote dans l’avion?, ne manquez pas la suite: Y a-t-il un cerveau entre ces deux oreilles?
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(1) – Empapaouter: pénétrer analement. Duper.
(2) – traduction libre: Voyons, David. Ce n’est pas d’un moratoire dont on a besoin; on n’a qu’a leur suggérer de reculer un camion semi-remorque, et on y range le Québec entier. Si nécessaire, ils pourront le ranger dans deux camions. Et si vraiment c’est impossible, il suffira d’annoncer que le Québec donne tous les profits d’exploitation aux démunis qui habitent en Alberta. Ils sont si démunis, là bas! Un moratoire, ça ne suffira pas. Ça ne vaut rien!
Des raisonnements à la David Gagnon sont légion. Moi, ça me décourage ce manque de rigueur. On raisonne faux, on se fait une opinion et on l’exprime sans se rendre compte que cette opinion joue contre nous. N’est-ce pas en plus sur le blogue à DG que l’on retriuve souvent l’expression « idiots utiles » qui semble pourtant s’ajuster comme un gant à Mon scieur Gagnon. Peut-être lizzie pourra nous dire si c’Est ça qu’on appelle de la projection.
Très bon papier!
Ça ne baigne certainement pas dans l’huile de neurone chez le ptit David G, Big new! Mais je ne le lis pas alors ça m’indiffère un peu.
De toute façon, c’est plein de congés de redevances, ce qui devrait réjouir nos gars du Réseau Libâââârté.
Je découvre sué bloyes un monde politique dangereux, des concitoyens prêts à payer pour qu’on nous dépouille au plus christ, tout en nous traitant de BS à la solde de l’Alberta.
Petite annonce:
Cherche gnouf du privé vivant très loin du Québec pour exporter gratoss nos sarveaux de la libââârté anti état…
@Letight
L’expression « idiot utile », lorsque utilisée par le très zonorable, traduit la condescendance du personnage et l’illusion qu’il a de sa propre prééminence intellectuelle.
Lorsqu’elle est utilisée par un esprit aussi fin et subtile que Jackwood, là, je suis moins certain…
Comme le disait mon duplessiste de parrain, les cochons sont pas toutte dans ‘a soue ».. Et les idiots, dont certains sont plus utiles que les autres dans la propagation de l’idiotie, ne se retrouvent pas tous là où leurs pourfendeurs croient les avoir trouvés… Bref, il serait utile à certains idiots de tourner leur langue deux ou trois fois avant d’écrire.
Je ne vise personne, bien sûr…
.Bref, il serait utile à certains idiots de tourner leur langue deux ou trois fois avant d’écrire. » (papi)
Et surtout pour les autres de les planter dans leur langue d’idiots.
@Koval
« Cherche gnouf du privé vivant très loin du Québec pour exporter gratoss nos sarveaux de la libââârté anti état… »
= = =
Si le transport était tarifé au volume, ça risque de coûter trop cher; c’est qu’il y a là-dedans des têtes quelque peu enflées, et ça prend de l’espace.
Par contre, si l’heureux destinataire pouvait payer au poids, il s’en tirerait à très bon compte.
Même que si ces cerveaux n’étaient pas solidement amarrés, ils risqueraient de s’envoler. Comme s’ils étaient gonflés à l’hélium…
« gonflés à l’hélium »
Ah! Je croyais plutôt gonflé au gaz de shit !
Je sais, oui elle etait facile, surtout que j’ai l’esprit très primaire!
Ha ha! Très bon billet! Quel con ce David! Incroyable! Du vol! Faut le faire, le dire, l’écrire, bref…vous aurez compris.
David Gagnon, comme ses imbéciles de comparses, donne au «méritant» de ses conditions, le mérite d’avoir eu ses conditionnements, cela, en gage de droit de profiter du labeur d’autrui, de ses besoins et de ses maladies désormais.
Je pense effectivement qu’une société d’État, expéditrice de ses «tarlas» dans les paradis fiscaux -Pauvre eux! N’oublions pas qu’un peuple souffre dans ces paradis!- comme la Somalie pou le Ghana, devrait voir le jour.
Je suis prêt à soustraire une autre partie de mon salaire pour ce! Qui suit?
« Cherche gnouf du privé vivant très loin du Québec pour exporter gratoss nos sarveaux de la libââârté anti état… » (KOVAL)
Ben schui pas savant là mais, ce ne serait pas plus économique de faire des recherche pour un médicament?
Tsé style un liquide qu’on pourrait mettre dans l’eau.
Dans le genre raisonnement tordu, j’ai rarement vu aussi beau.
@youlle
« Tsé style un liquide qu’on pourrait mettre dans l’eau. »
Ouain mais dans l’eau en bouteille seulement. L’eau du robinet, c’est socialissss.
@ cjulie
Je n’ai pas donné beaucoup de détails.
Ici je parles de haute technologie, celle qui dépasse les tordus tordeurs comme le DG de la gougoune. Un médicament très sélectif qui n’a d’effets que sur les tordus résonnant.
Le seul effet que ce médicament pourrait avoir sur les gens normaux est de les remettre sur le piton dans le cas où ils ont le sentiment d’être tordus en se levant le matin.
L’autre solution pourrait être d’injecter de l’anti-tordant à distance avec un pistolet. Dans ce cas il y a des problèmes de logistique et plus de problème juridiques.
@youlle
Moi je vote pour votre programme. De l’anti-tordant pour tous ! Au yable la dépense !
Hors sujet.
Tous les commentaires sont maintenant modérés chez Richard Hétu.
Notre DG national (le D prononcé en anglais, et le G, en français) est-il là pour A) nous faire danser comme dans la Cigale et la fourmi ; B) nous informer sur son raisonnement ; ou C) simplement nous provoquer de manière réfléchie et tordue ?
Sa réponse serait probablement : A et B.
Décourageant, vous dîtes, letight ? Déprimant aussi, selon moi, d’être confronté par une telle argumentation à oeillères intégrales, opaques, ramenant dans la grande noirceur ceux qui n’ont point de propension pour l’analyse. Cela frise le danger public. Qui sait s’il ne se cherche pas un job pour la future « fair and balanced » Sun TV, la Fox News boréale ?
Je ne suis pas entièrement d’accord avec ce billet, mais il a au moins le mérite de questionner les arguments simplistes de L’Antagoniste.
Ceci dit, ce n’est ni au gouvernement, ni à des corporations (dont leurs coûts sont externalisés par l’État) de récolter de telles redevances. Ce sont aux possesseurs des terrains, aux travailleurs et aux entrepreneurs-exploitants de récolter le fruit de cette richesse, sans profit supplémentaire (sauf la compensation RÉELLE de leur travail) de la part des exploitants.
« Quand on analyse rationnellement la situation, on se rend bien compte que l’argument qui justifie l’existence des redevances, c.-à-d. que les ressources naturelles sont la propriété de tous les Québécois, est tout simplement indéfendable. Défendre les redevances c’est ni plus ni moins défendre le principe voulant que l’on puisse s’approprier quelque chose qui ne nous appartient pas. »
Je suis d’accord avec lui sur ce point!
« M’enfin, gardons en tête que l’impôt est aussi une forme de redevance qui est condamnable sur la base des mêmes principes… »
Pas tout à fait. Au moins, les redevances permettent aux travailleurs et aux possesseurs des terrains de récolter en partie le fruit de leur labeur qui serait volé par les corporations et de récolter une partie des profits qui seront volés par les corporations aux clients, aux possesseurs des terrains et aux travailleurs. L’impôt est un vol pur et simple du fruit du labeur des travailleurs et des entrepreneurs. Là où j’ai un problème avec les redevances étatiques, c’est quand on prétend que cette ressource appartient à tous les Québécois, ce qui est idiot!
@David Gendron
Je ne vois pas pourquoi l’État – et indirectement la masse des citoyens – ne bénéficierait pas du produit des redevances.
Le Qc est un État de droit et le droit dit que les cours d’eau, la nappe phréatique et les terres publiques appartiennent à l’État. Le droit fait aussi de l’État le proprio par défaut de la ressource minérale ou gazière ou whatever.
Faut pas confondre les dommages subis par Jos Bleau et les redevances. Il faut indemniser adéquatement Jos Bleau si on le sort de chez lui, mais pour la ressource, c’est NON.
Ta proposition permettrait à un ti-zoune de scrapper la nappe phréatique sous prétexte que puisqu’il est chez lui il peut mettre n’importe quoi dans un puits qui se trouverait sur son terrain.
Pas souhaitable…
L’Alberta est une infâme province liberticide. Imaginez, elle récolte 11 milliards par année en redevances sur le pétrole conventionnel et sur le gaz naturel (mais que des arachides sur le pétrole bitumineux, celui qui dont l’exploitation cause le plus de dommages à l’environnement!).
Malgré ces belles redevances, l’Alberta a trouvé moyen de faire un déficit de près de 1.5 milliard cette année. Moi, je propose que l’Alberta dédommage les actionnaires qui ont été escroqués de quelques centaines de milliards de dollars au fil des années. Ils le méritent, eux, cet argent, ils ont travaillé fort dans leur salon…
Avis aux naïfs qui pensent que l’Alberta est à droite dans le spectre des idéologies. Elle est très à gauche. Quand je pense à tous ces actionnaires qui se font baiser, j’en ai les larmes qui montent aux yeux…
@Infophile
Dans la foulée de votre commentaire, je propose que le Fonds d’indemnisation des actionnaires soit financé à même le produit de la vente de la viande de tous ces oiseaux qui s’engluent illégalement à la surface des lacs de goudron.
Ils n’ont qu’à lire les affiches: « no trespasser ». « Private property ». « Bird offenders shall be prosecuted and sentenced to death ».
Câlisses d’oiseaux à cervelle de péquisses! Ça nous arrive du sud pis c’est même pas kapab de lire l’anglais!
🙄
« Quel bel exemple de raisonnement de raisin! Wèyons, Dâvide. Cé pô d’un moratouère kon a de bezoin. On yeu dis d’arculer leu vanne pis y on jusse à ambarker le Kébec dedan. Si y fô, y on inque à ferre deu vouyéage, sti! Pi si sa ambarke pô, bin, y on inque à dirre kil le donne gratisse pourre lé pov de lalle berta, leu crisse de gaz. Sont asé pôv, eu zôte! Pô inque in moratouère. In moratouère sa vos pô dla marde! (2) »
Celle-là me fait tellement rire que je vais en faire un encadré.
Ah ces libertariens! Toujours avec des charançons dans le haricot chaque fois qu’ils ouvrent le gorgoton!!!