Il est grand le mystère de la foi…
Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, vient à la rescousse des députés conservateurs qui se disent muselés par le premier ministre : il va présenter une motion pour assurer leur droit de s’exprimer aux Communes – une manoeuvre qui fait aussi ressortir la zizanie qui semble régner au sein du caucus de Stephen Harper.
[…] Certains prétendent avoir été empêchés de faire une déclaration de député au sujet du droit à l’avortement. Mais alors que le premier ministre affirme à répétition ne pas vouloir rouvrir le débat sur le sujet, il semble irrité par les multiples tentatives de certains de ses députés de défier ses ordres et de remettre en question la légalité de l’avortement.
Pour régler le conflit sur les déclarations, les libéraux suggèrent que les députés puissent s’exprimer tour à tour, par ordre alphabétique, dans chaque parti. Et cela, pour éviter que le choix soit laissé à la discipline du whip du parti, qui peut ainsi censurer des députés. Un processus « d’échange » de jour entre les députés pourrait être instauré. – Le Devoir (Canadian Press), 20 avril 2013
Ce que la droite appelle avec dédain la gauche ne semble pas manifester la moindre volonté réelle de s’unir et de se donner ainsi l’opportunité de battre ce qu’elle appelle avec un égal mépris la droite. Ne reste donc à cette prétendue gauche que la perspective de divorcer la droite radicale de cette aile modérée qui lui sert de caution morale à l’Est du Lac Winnipeg.
Le libéral Marc Garneau a déclaré vendredi que le but du parti est de protéger la démocratie – et non pas de nuire aux conservateurs, a-t-il ajouté avec un grand sourire. « Ce qui nous motive ici, c’est de permettre à tous les députés d’avoir l’occasion de se lever et de représenter leur comté et de parler d’enjeux », a-t-il spécifié. – Le Devoir (Canadian Press), 20 avril 2013
Bien sûr, bien sûr… D’ailleurs, quand on y regarde de près, une larme semble perler à l’oeil droit de Super Justin. Une larme de joie, assurément.
Parce que, pour la démocrassie, on repassera!
D’une part, ces déclarations limitées à UNE grosse minute et qui précèdent la période de question sont souvent la seule occasion qu’aura le député d’arrière banc de prendre la parole de de voir son nom apparaître dans le Journal des Débats. Dans la feuille de choux qu’il adresse à ses électeurs – à leurs frais! – il pourra ensuite se vanter d’avoir souligné en Chambre le 100e anniversaire de Madame chose ou le but de la victoire au plus récent tournoi Pee-Wee. Bof!
D’autre part, et sur un ton plus sérieux, je suis loin d’être certain que la démocratie puisse s’accommoder d’une quelconque ligne de parti sur un sujet qui n’apparaît ni au programme ni dans la plateforme électorale. Par contre, il m’apparaît inacceptable qu’un député puisse changer de camp en cours de mandat ou qu’il renier le programme ou la plateforme de son Parti. Et c’est justement ce que la motion Trudeau vise à autoriser.
Avant l’élection de 2011, sauf erreur de ma part Stephen Harper s’était montré très ferme sur la question de l’avortement; jusqu’à preuve du contraire, il y a donc lieu de présumer que les électeurs qui ont élu un Conservateur l’ont fait en toute connaissance de cause et qu’ils ont donc accepté que l’avortement ne puisse être criminalisé par la porte arrière.
Alors la démocratie va plutôt dans le sens de fermer la gueule de ces députés Conservateufs-teufs.
Leur permettre d’exprimer des points de vue qui vont à l’encontre de la plateforme électorale du parti sous la bannière duquel ils ont été élus, ce serait en quelque sorte priver le processus électoral de tout son sens. Comment les électeurs pourront-ils faire un choix éclairé si, une fois élu, leur député peut renier le programme de son propre parti et le condamner comme bon lui semble?
Attention, là, là! Si une question était soulevée en Chambre sur un point au sujet duquel le Parti n’avait exprimé aucune opinion AVANT le scrutin, alors, mais alors seulement le député a le devoir de voter en fonction des intérêts ou de l’opinion de ses électeurs; imposer ici une quelconque ligne de parti, ce ne serait pas « politiquement correct ».
Les libéraux la démocratie ils l’ont à un drôle d’endroit qu’ils sorte seulement quand ça fait leur affaire. Mais quand ça ne fait pas ce qu’ils veulent on retombe dans les vieux reflex colonisateur à la vitesse grand V.
Capitaine Canada me semblerait aussi fort à propos.
Outre son talent pour l’esquive et une bonne endurance démontrée lors de son épique combat contre le sénateur Brazeau ( le guerrier dont le jugement est inversement proportionnel à la crinière ), et sans oublier son aptitude à débouler un escalier et à se redresser à la manière de Jean-Paul Belmondo dans le film « L’Animal » – relatant les aventures d’un roi de la cascade -… que sait-on réellement des pouvoirs de Super Justin?
Et surtout quelle est sa faille? La kryptonite? La place du Québec dans l’ensemble confédéral canadien? Le retour du guerrier Brazeau? Le machiavélique et vilain Stephen? La sensuelle Bev Oda?
Qui, quoi, menace le super, méga, alpha, chef du PLC?
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PS: Papi, bravo et merci pour le montage, Ô combien inspirant!