«C’est très égoïste, je me regarde le nombril, je pense à l’amphithéâtre et je veux une loi spéciale», a lancé le maire de Québec en marge du conseil municipal, lundi soir.
«Il faut que ça devienne une hypothèse, on n’a pas le choix, on ne peut pas la rejeter du revers de la main.» – Labadababoum, cité dans Le Soleil, 18 juin 2013
Disons que l’exigence d’une loi spéciale dès le lendemain du déclenchement de la grève, c’est du 100% Labeaume. Dit autrement, c’était franchement ridicule… mais pas tout à fait aussi ridicule que les élucubrations de la diva Agnesse Maltesse qui, elle, avait dès le départ exclu TO-TA-LE-MENT le recours à toute loi spéciale:
Mme Maltais a affirmé que peu importe les impacts économiques, le gouvernement laissera les parties assumer les conséquences de leur différend. – Alexandre Robillard, Le Nouvelliste, 17 juin 2013
La proposition patronale comporte pourtant, à l’origine, une clause empoisonnée. Une clause susceptible d’opposer les travailleurs syndiqués entre eux. Ne serait-ce que sur la base de cette demande de la partie patronale à laquelle tous les employeurs n’avaient pas réfléchi, la position exprimée par la ministre était insensée. Et Marois dormait au gaz. Je reviendrai plus loin sur le sommeil profond de la Grande Dame…
Les associations patronales revendiquent pour leurs membres le droit d’importer sur les chantiers dont ils ont remporté l’appel d’offres jusqu’à 80% de leur propre main d’oeuvre – et ce, peu importe l’emplacement du chantier. À titre d’exemple, une entreprise de Montréal qui effectuerait des travaux à Baie-Comeau ou à Val d’Or pourrait choisir d’importer de Montréal 80% de la main d’oeuvre nécessaire, alors que sous le régime actuel, sauf erreur, elle n’est pas autorisée à dépasser 20%.
Désolé, mais quand on construit une prison à Amos, la communauté amossoise devrait pouvoir compter sur un minimum de retombées économiques!
Un appui de taille aux syndiqués
Un commentateur – qu’il n’est pas nécessaire d’identifier à ce stade-ci – s’est élevé contre le cartel formé par Régis Labeaume et la partie patronale:
Où t’as vu de la violence et de l’intimidation depuis le début de la grève des travailleurs de la construction qui, oui, est légale et légitime?
Bordel, la partie patronale propose des journées de 5h30 à 19h00 payées temps simple et de faire entrer le samedi, en étant toujours payé temps simple.
[…] On n’est plus en 1920. Les semaines de travail sont maintenant des semaines de 40 heures, huit heures par jour de 9h00 à 17h00 ou de 8h00 à 16h00 et la fin de semaine, c’est congé. On a gagné ça de haute lutte il y a bien longtemps et il faut préserver cet acquis fondamental… Et les employés ne sont plus fouettés pour pouvoir accélérer la cadence de travail comme c’était le cas dans l’Égypte des pharaons, n’en déplaise à Labeaume et à la radio-poubelle de Québec qui chialent sur la grève juste à cause de leur calice de Colisée.
[…] Travailleurs de la construction, continuez votre noble combat. Malgré quelques bruits de crécelles d’une autre époque, nous sommes tous avec vous! – SOURCE, 18 juin 2013 (mais attendez un peu!)
Ce valeureux commentateur récidivait le lendemain:
Ce ne sont pas les travailleurs qui s’arrachent le coeur sur les chantiers de construction toute la journée et qui arrivent le matin avec leur boîte à lunch qui s’en mettent plein les poches dans le racket de la construction, alors cessons de les ostraciser et de les insulter. Moi, je suis content de la grève. – SOURCE, 19 juin 2013
Jean-Luc, qu’il se prénomme!!! Je m’suis permis de changer la ponctuation; on aura deviné pourquoi!!! Mais chassez le masque pro-syndical de l’anti-Labeaume, et le vrai Han-Luc revient au galop!!!
Ce n’est pas parce qu’une p’tite dinde enceinte jusqu’aux oreilles et son chum ont déjà vendu leur maison pour pouvoir emménager à une date fixée avec l’acheteur de leur maison actuelle dans une nouvelle maison actuellement en construction … qu’il faut assommer les employés à coup de lois-matraques et sortir le fouet comme Labeaume et ses comparses à la radio-poubelle de Québec –Jean-Luc Proulx, 19 juin 2013
Le forum qu’avait choisi Han-Luc pour exprimer sa haine de Labeaume est connu pour la qualité exceptionnelle de sa faune. Des épais, il y en a partout!!!, y a-t-il exprimé. Le Roi de la patate lui fit alors cette réponse libre – bien sûr – de tout préjugé: Et le monde de la construction semble avoir plus d’épais proportionnellement que le reste de la société…
En passant, ne crois-tu pas que ce qui se passe au sein de leur syndicat dépasse largement les petits travailleurs de la construction qui ont en moyenne un faible niveau d’éducation??? Pense un peu au lieu de carburer aux préjugés et de les entretenir!!! – Jean-Luc Proulx, 20 juin 2013
C’est comme que je disais: le vrai Han-Luc n’était pas loin derrière, le poing (!) drette dans’face de ces trous de cul de grévisses.
Le sommeil profond de Marois
L’une des tables sectorielles a convenu d’une entente de principe; les travaux de voirie et de génie civil vont donc pouvoir reprendre. Jusque là, Marois semblait prête à mettre son poing sur la table et à déposer une Loi de retour au travail… mai elle a encore jeté du lest. Une autre semaine de lousse, donc, pour les négociateurs.
Ça va donner quoi? Est-ce qu’ils négocient vraiment – je parle ici de la table « commercial, industriel et institutionnel »?
M’a pourtant semblé, à moi, que c’est sous la menace d’une Loi spéciale que les parties qui ont bougé ont accepté de faire les compromis nécessaires. Oui, je préfère de loin un règlement négocié. Mais la crainte d’une Loi matraque, ça donne toujours une poussée entre les deux fesses…
Au moins, v’là le médiateur. mais sacrebleu, pourquoi ne pas avoir pris cette initiative le 18 ou le 19 juin? C’est que moi, le sort des p’tites dindes enceintes jusqu’aux oreilles qui doivent déménager le 1 juillet dans une maison qui n’a pas encore d’escalier ou de salle de bains, ça me préoccupe. Et ça me préoccupe d’autant plus que dans certaines régions – la mienne, par exemple – le taux d’inoccupation est de 0%…